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13/09/01

Quand le Web redécouvre les mérites des pages statiques

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L'événement
Radio France, Libération, Le Monde... Mardi après-midi, l'afflux des visiteurs fut tel sur plusieurs sites d'informations que beaucoup ont redécouvert les charmes - ou plutôt l'efficacité - du Web statique. De manière transitoire au moins, et souvent après une interruption de service, de nombreux sites ont débrayé leurs plates-formes dynamiques, gérées par des progiciels de type Vignette ou Broadvision par exemple, et ont préféré opter pour la publication de pages statiques.
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Des "bascules" qui ne surprennent pas vraiment les spécialistes des architectures Web. "Les logiciels comme Vignette qui facilitent grandement l'exploitation de sites conçus dans un modèle tout dynamique sont très consommateurs de ressources et délicats à optimiser, concède Eric Magneron. En charge du management des projets au sein de la direction opérationnelle de l'intégrateur Internet Himalaya, l'intéressé a travaillé sur les sites du Monde et de TF1. Ses propos sont confirmés par bon nombre de ses confrères.

Dynamique: le revers de la médaille
"Dans une architecture de type Broadvision ou Vignette, le serveur Web et le serveur applicatif ont tendance à se confondre.

Eric Magneron,
Himalaya
Nous ne sommes donc pas vraiment dans une architecture distribuée où les frontaux Web représentent un sas qui protègent les serveurs applicatifs", estime Pierre Soignon, directeur technique de Micropole. "Même le recours à un système de cache montre vite ses limites, ajoute pour sa part le représentant d'Himalaya. Dans un tel modèle dynamique, tout ne peut pas être caché, il reste forcément des éléments dynamiques à générer". De même, le recours à des serveurs et à de la bande passante supplémentaires ne peut résoudre tous les problèmes. "Même si les serveurs et la bande passante sont bien dimensionnés, cela ne comblera pas les insuffisances d'une mauvaise architecture", souligne Antoine Touarain, responsable du pôle Infrastructures de Fi System. Sur quelles mesures les sites exposés à de tels pics d'audience peuvent-ils vraiment compter ?

"Les répartiteurs de charge sont évidemment bienvenus mais il ne faut pas les surestimer, prévient Souchian Sechaau, responsable technique chez Degetel. Passé un certain volume, ils sont trop occupés à gérer la répartition de charge pour effectivement la répartir !"... Toutefois, toutes les mesures ne sont pas vaines. "Pour interroger les bases de données, on peut par exemple conseiller d'utiliser des procédures stockées, ce qui revient à pré-charger en mémoire les requêtes", remarque le représentant de Dégetel. Pierre Soignon, de Micropole, préconise pour sa part la méthode des quotas.

Pierre Soignon,
Micropole
"Dans la mesure où les temps de réponse deviennent exponentielles quand on essaye de satisfaire toute la demande, une solution consiste à plafonner le nombre d'accès possibles de manière à les traiter correctement". Un choix qui, pour les internautes refoulés, se soldera par un "404 not Found". D'autres mesures, plus structurelles celles-là, aident également à gérer un tel trafic.

Eviter le "tout dynamique" sur la page d'accueil ?
"Pour les sites à forte audience potentielle, il semble raisonnable de concevoir une page d'accueil quasiment statique, recommande le directeur technique de Micropole. Les mécanismes de personnalisation et de génération dynamiques doivent être mis en oeuvre sur les pages de second niveau". Un point de vue nuancé par le représentant de Fi System. "Tout le monde ne peut pas se contenter d'une interface à la Google. Je crois surtout qu'en fonction de ses objectifs et de son modèle, il faut savoir choisir les bonnes technologies. Par exemple, il ne faut pas espérer tenir la charge très longtemps avec des développements en PHP. Aujourd'hui, seules les architectures Java/J2EE ou les architectures Microsoft offrent sur ce sujet des garanties. Cette question des technologies sous-jacentes peut d'ailleurs expliquer en partie les difficultés de plates-formes comme Vignette ou Broadvision", ajoute Antoine Touarain. Une allusion à l'héritage technologique de ces logiciels. Arrivés assez tôt sur le marché de la gestion de contenus Web, un Vignette avait fait le choix du langage TCL et Broadvision de Javascript. Les deux éditeurs ont depuis pris le cap des architectures J2EE mais tous les sites n'ont pas forcément déployé les nouvelles versions de ces logiciels.


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