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19/11/01

Comment Lotree.com a été mise en ligne en moins d'un mois

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Monter une base de profils d'internautes qualifiés à partir d'un site de loterie gratuite: l'idée n'est pas exclusive mais... plutôt attrayante, à condition de disposer de données fiables en nombre. Fondée en avril 2000 deux ou trois mois avant la mise en ligne de son site Lotree.com, DirectiNet a du faire face à une compétition acharnée, avec trois autres concurrents lancés le même trimestre (lire le comparatif du JDNet). Ayant tiré les leçons de l'échec des précurseurs américains, qui n'ont pas fait fortune faute de business plan et ont du être rachetés par des sociétés de marketing direct, les six fondateurs ont donc décidé dès le départ de marier les deux concepts. Une idée amorcée en septembre 1999... La société emploie à présent 22 personnes. En juillet dernier, elle déclarait près de 620 000 profils d'internautes présents dans sa base, dont 300 000 ayant délibérément coché la case d'inscription pour recevoir des campagnes personnalisées après une suite de questions relativement longue.

Un mois après la création du Groupe DirectiNet, la première levée de fonds a réuni Pyramid Technology Ventures, Afipa, Angel Invest, Casino/Rallye, les Mutuelles du Mans, Avenir Tourisme et Groupama autour d'un pactole de 1,4 millions d'euros. En octobre 2000, les mêmes plus Cyber Capital ont décidé de réinjecter près de 3 millions d'euros (lire article du JDNet). Le chiffre d'affaires d'un peu plus de 300 000 euros l'an dernier devrait se situer fin 2001 aux alentours de 2 millions d'euros. Un tiers devrait provenir du clic ciblé sur des bannières, un deuxième tiers de l'activité officielle d'e-marketing direct, et le dernier de l'affiliation à travers les jeux événementiels de partenaires présents sur Lotree.com, qui permettent l'inscription à leurs mailing lists.

Objectif: time-to-market. Choix conditionné: Microsoft.

Jérôme Stioui
Président-directeur général de DirectiNet

"Aujourd'hui, Lotree.com est notre principal outil pour faire du marketing direct", déclare le président-directeur général de DirectiNet Jérôme Stioui. "Demain, nous en aurons d'autres. Pour l'instant, notre objectif est d'avoir une image positive auprès de nos annonceurs tout en faisant gagner des cadeaux à nos membres. Nous sommes positionnés sur l'e-marketing direct et nous collectons les données par le jeu." Au départ, ajoute-t-il, "ce qui était important pour nous était de sortir en même temps que les autres sinon avant. Or, il est plus facile de trouver des développeurs en ASP que pour d'autres langages. Et il nous fallait les trouver le plus rapidement possible."

C'est donc la rapidité de développement qui a conditionné vis-à-vis du site web le choix de la plate-forme Microsoft type, composée du frontal web IIS (Internet Information Server) sur Windows NT, avec le langage ASP (Active server pages) pour les pages dynamiques élaborées à partir de la base de données SQL Server. Une architecture que l'on retrouve aussi au niveau du back-office. La base qualifiée tourne également avec la base de données de Microsoft, attaquée par des outils maison conçus en ASP (du Visual Basic Script).

"6 à 7 développeurs en un peu plus de 2 semaines"
Au moment de la première levée de fonds (mai 2000), DirectiNet s'engage aussi dans la recherche d'un prestataire à travers un appel d'offres auquel répondent des sociétés comme Fi System et Planète Interactive. Mais le choix se porte sur une société moins médiatisée: Nevus.

"Au départ, Fi System nous a présenté une proposition commerciale intéressante, que leur directeur technique de projet a revu en doublant le temps de développement et le tarif convenu initialement", dévoile Dominique McKenzie, qui assume la fonction de DSI chez DirectiNet. "Ils ont fini par admettre qu'ils avaient fait une erreur commerciale lors de l'analyse du projet, et l'opinion du directeur technique était qu'ils seraient peu rentables sur cette opération. Nous avons donc préféré passer par une plus petite structure, et nous avons trouvé en Nevus un prestataire très réactif."

Entamée officiellement au début du mois de juin 2000, l'étape correspondant au développement pur aurait duré près de 15 jours, suivis d'une semaine de tests et d'une mise en production le 26 juin. "Six à sept personnes sont intervenues sur cette partie, en majorité fournies par Nevus", indique Dominique McKenzie. De ce côté-ci, la facture initiale se monte à près de 76 000 euros.

Un budget technique essentiellement... matériel
Le choix de l'hébergeur, de son côté, a posé moins de problèmes. Pour un budget mensuel de 7 600 euros (50 000 francs), World Online Business opère la plate-forme dans son centre. "Nous avons investi dans des matériels très évolutifs", affirme le DSI. "Notre serveur de données principal (de marque HP) est octo-processeurs et en est équipe de quatre à l'heure actuelle. Il nous a coûté de l'ordre de 500 kf. Nous avons une ferme de serveurs puisque tous nos serveurs web sont des clones. Si une machine tombe, la redondance intervient. Et si nous passons à la télévision, nous pouvons ajouter quatre serveurs de plus très vite. Le tout est de le savoir à l'avance, et World Online peut nous fournir les machines temporaires en location et s'occuper de leur intégration."

Côté sécurité, DirectiNet table sur la confidentialité: même le nom du prestataire externe retenu n'est pas dévoilé. Au total, les investissements technologiques depuis un an et demi sont compris entre 600 000 et 750 000 euros, évolutions comprises. Là dessus, la part matérielle complète se monte à près de 55 %, et les logiciels (essentiellement Microsoft et le serveur de bannières Dart de DoubleClick) ne reviennent qu'à 10 % de la somme totale. DirectiNet, qui déclare avoir été rentable "certains mois", pense atteindre l'équilibre dès le début de l'année 2002.

Du permission marketing au CRM analytique
D'un point de vue métier, DirectiNet n'a pas réalisé d'investissements lourds dans la publicité à l'inverse de certains de ses concurrents. Et pourtant, "l'e-marquetteur" se targue de disposer d'une base très qualifiée. "Depuis le premier jour, notre souci de différenciation a été d'adopter une politique 'opt-in' avec la case non cochée", explique Jérôme Stioui. "Cela nous a pris plus de temps pour constituer la base, mais nous pouvons nous prévaloir d'une démarche très qualitative, ce qui nous permet aujourd'hui de récupérer les un ou deux mois que nous avons pu perdre. En considérant que l'opt-out génère 80 % de retour, et l'opt-in seulement 20 %, il nous fallait 200 000 ou 300 000 emails pour que cela commence à devenir intéressant. A présent, nous pouvons cibler par exemple les femmes de plus de 35 ans qui habitent à Marseille, et il faut atteindre des seuils critiques pour y parvenir."

La démarche naturelle serait donc de mettre en place un entrepôt de données et de l'attaquer avec des outils de CRM analytique. Une solution déjà envisagée par DirectiNet, et qui est en cours d'implémentation. Mais le choix, ici aussi, ne se porte pas sur une plate-forme du commerce. "Nous avons un statisticien en interne et un chef de projet qui travaillent à l'élaboration d'une solution dédiée que nous allons développer nous-même, confie Dominique McKenzie. Nous avons aussi étudié le choix d'outils comme Business Objects en regardant l'offre disponible sur le marché, mais nous avons considéré que l'option était trop lourde en terme de paramétrages, de mise en oeuvre et d'appropriation. Notre philosophie générale est de rester maître de notre coeur de métier. Et pour nous, investir dans ce domaine n'est pas déraisonnable."


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