Oracle contre SAP

Chaque segment de marché attaqué par Larry Ellison, le bouillant P-DG d'Oracle, l'est toujours avec une certaine agressivité. Il en est de même sur le secteur des applications métiers, depuis qu'il s'est emparé de Peoplesoft après une rocambolesque OPA hostile et plus d'1 an de conflit (lire l'article du 14/12/2004). L'éditeur américain s'est ensuite tourné vers le spécialiste du CRM Siebel qu'il s'est adjugé avec sa force de persuasion financière. Désormais, l'ennemi public numéro un s'appelle SAP, son unique concurrent de taille sur le marché.

Les deux entreprises s'échangent donc des politesses. En 2006, SAP dévoilait un programme accordant des réductions tarifaires substentielles à l'adresse des clients Siebel souhaitant migrer vers SAP. Ce type de programme avait déjà été mis en place après la finalisation du rachat de Peoplesoft en 2005. Oracle, jamais à court de répondant, a sorti de ses cartons un programme similaire. Larry Ellison déclarait en 2006 : "Je crois que la croissance de SAP, dans son trimestre le plus récent, est de 8%, alors que la nôtre au cours des 2 derniers trimestres est supérieure à 80%".

Pourtant, selon les chiffres d'AMR Research pour 2005, Oracle se positionne largement derrière SAP, avec un chiffre d'affaires de 5 milliards de dollars, contre 10,6 milliards de dollars pour l'éditeur allemand. L'écart s'avère plus réduit entre les deux acteurs sur le segment des logiciels de gestion de la chaîne d'approvisionnement (SCM) ou SAP dispose de 12% des parts de marché contre 10% pour Oracle en 2005, toujours selon AMR Research. Mais dans le domaine des solutions décisionnelles (BI) ou de la gestion de la relation client (CRM), Oracle dispose d'une avance face à son concurrent.