Azure RemoteApp : test du "Windows as a Service" de Microsoft

Azure RemoteApp : test du "Windows as a Service" de  Microsoft Microsoft loue l'accès à des apps Windows hébergées sur son cloud Azure. Que vaut cette offre, surtout face à celle d'Amazon, et comment s'en distingue-t-elle ?

Lancé le 11 décembre dernier, Azure RemoteApp est un nouveau service proposé par le cloud de Microsoft. Il propose d'accéder à des apps Windows (comme Office) depuis un client téléchargeable sur Android, iOS, Mac et Windows. Contrairement aux offres rivales, comme celle d'Amazon notamment, Azure RemoteApp ne donne pas accès à l'OS client Windows en entier, mais seulement à des applications (voir capture ci-dessous). Ces dernières sont plus précisément basées sur un Windows Server 2012 R2 et hébergées chez Microsoft, au sein d'Azure. La technologie utilisée pour accéder à ces applications est bien connue : c'est le Remote Desktop Protocol (RDP), le même protocole que celui utilisé par l'app "Connexion Bureau à distance".

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Une fois le client RemoteApp téléchargé, il donne accès, ici depuis le bureau d'un Windows 7 classique, à des apps Windows hébergées dans Azure... © Microsoft (capture JDN)

Premiers pas, premiers bons points

Un simple compte Microsoft (Outlook, Live...) permet d'accéder à Azure, où est proposée l'offre Azure RemoteApp. L'interface web d'Azure permet de créer rapidement l'image nécessaire dans le cloud de Microsoft, après avoir choisi son lieu d'hébergement. L'Europe du Nord et de l'Ouest sont proposées, c'est-à-dire les data centers d'Irlande et des Pays-Bas de Microsoft. Deux types d'offres sont proposés, selon la performance nécessaire. Elles coûteront au maximum 13 ou 18 euros par mois et par utilisateur, promet Microsoft.

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Tarification des offres d'Azure RemoteApp, où l'on voit aussi que le data center irlandais de Microsoft (Europe du Nord) est proposé. © Microsoft (capture JDN)

De base, Office ou Internet Explorer peuvent être installés en un clic. D'autres applications Windows peuvent être ajoutées, mais il faut configurer soi-même les images. L'interface Web d'Azure permet aussi de gérer les accès des utilisateurs. Ensuite, ces derniers devront télécharger un client, et rentrer les identifiants validés par l'administrateur. Toutes les étapes essentielles sont bien expliquées sur le site d'Azure et souvent en français. De la documentation technique plus pointue, cette fois-ci plutôt en anglais, peut aussi être trouvée ailleurs sur le web, et notamment sur TechNet.

Azure RemoteApp se prend facilement en main côté administration, comme côté utilisateur final. Les instances sont aussi rapidement disponibles (moins d'une heure). Dernier bon point, l'interface web d'Azure, claire, permet de suivre l'utilisation et les tarifs.

D'agréables différences avec l'offre d'Amazon

Bonne surprise : contrairement à celui d'Amazon WorkSpace, le client de Microsoft fonctionne sur les terminaux Android testés. Il s'est montré efficace et assez bien pensé pour le tactile, à la fois sur un smartphone Android dernier cri et sur une tablette Android moins récente, deux terminaux sur lesquels le client d'Amazon WorkSpace n'avait, lui, pas pu fonctionner. Un autre bon point pour Microsoft donc, puisque son offre permet effectivement d'accéder par exemple à la suite Office depuis un terminal Android, ce qu'Amazon n'arrive pas encore bien à faire.

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Le client fonctionne sur une tablette Android et peut donner accès à des briques de la solution Office. Le curseur en haut permet de zoomer. © Microsoft  (capture JDN)

Mais aussi des limites

Autre incontestable supériorité de l'offre de Microsoft sur celle d'Amazon : la fluidité du fonctionnement des clients et des apps auxquels ils donnent accès, et ce, quel que soit le terminal testé. Pas de bugs ou d'agaçants "sauts" du curseur hélas observés en grand nombre chez Amazon. Enfin, les tarifs pratiqués par Microsoft sont plus bas que ceux d'Amazon (18 euros maximum contre 37 dollars minimum pour Amazon, soit 40% de moins). Mais, et ce "mais" est très important, on ne peut pas du tout parler de périmètre équivalent, car Amazon propose d'accéder à un Windows 7 en entier, alors que RemoteApp se limite, de base, à quelques apps Windows... La comparaison est donc difficile.

Reste que ces deux offres peuvent être toutes les deux décrites comme des Windows as a Service. Or, l'offre d'Amazon permet d'installer très simplement (en un clic au sein de l'interface Windows connue des utilisateurs finaux) des logiciels comme Chrome ou Evernote, là où l'offre de base de Redmond se cantonne à l'univers Microsoft avec IE, et OneNote - Office.

Un client sur Linux serait bienvenu

Certes, il est possible d'uploader une image personnalisée de Windows Server avec d'autres apps, mais le processus est laborieux comparé à ce que propose Amazon. Bref, dommage que des logiciels gratuits, comme les deux mentionnés plus haut par exemple, ne puissent pas rapidement être intégrés aux "RemoteApps" (depuis une place de marché par exemple). Déjà critiqué par les bêta testeurs sur ce point, Microsoft a cependant fait comprendre que l'installation d'images personnalisées allait être simplifiée, même si la facilité observée dans l'offre d'Amazon n'est pas visée (il s'agit pour l'instant essentiellement de faciliter l'import des images).

Une autre critique que l'on pourrait faire est la même que celle déjà adressée à Amazon : l'absence d'un client Linux. C'est dommage, car cela aurait permis, par exemple, à des parcs entiers d'utiliser Linux tout en bénéficiant d'un accès ponctuel à quelques RemoteApps Windows mutualisées. Cette idée du client Linux fait d'ailleurs partie de celles qui ont recueilli le plus de votes sur le forum officiel dédié aux améliorations proposées par les utilisateurs.