Google Compute Engine : ses atouts pour l'emporter face à AWS

Google Compute Engine : ses atouts pour l'emporter face à AWS Arrivé tardivement sur le marché du IaaS, Google est encore loin derrière AWS et son offre phare EC2. Pour s'imposer, il compte sur ses fonctionnalités et sa proximité client.

Le IaaS (Infrastructure as a Service) est l'une des composantes clés du marché du cloud aux côtés du SaaS (Software as a Service) et du PaaS (Platform as a Service). Mais alors que Google est présent depuis de nombreuses années sur ces deux derniers segments de marché - via en particulier les Google Apps et App Engine - ce n'est que très récemment que Google a sorti le grand jeu en matière de IaaS.

Car après avoir annoncé tambours battants en juin 2012 son entrée sur le marché du IaaS avec le lancement de son offre Compute Engine en version Limited Preview, il aura en effet fallu attendre décembre 2013 pour la voir débarquer en version finale. Un délai assez long, mais que Google semble avoir mis à profit pour mettre toutes les chances de son côté. Et ce, pour ne pas avoir à rougir de la comparaison avec le maître du IaaS, Amazon Web Services (AWS) et son rouleau compresseur EC2. Un pari en phase d'être gagné.

Google Compute Engine : loin devant en termes de performance des VM

"Sur le marché du IaaS, Amazon EC2 est aujourd'hui la référence en termes de nombre d'utilisateurs, de qualité de service et de fonctionnalités, mais Google a fait une entrée assez fracassante avec une offre qui dépasse déjà le reste du marché, hors EC2", fait savoir Julien Contal, manager chez Solucom. "Google propose une volumétrie de stockage plus importante, une meilleure bande passante ainsi qu'un temps de démarrage des machines virtuelles optimisé", argumente-t-il. Mais ce n'est pas tout. 

 
Amazon EC2 / Google Compute Engine : les principales forces
Source : Solucom
Amazon EC2 offre extrêmement riche en termes de niveaux de puissance des instances, optimisations pour des charges de travail spécifiques, multiples services complémentaires (DNS, stockage, bases de données, archivage...)
Google Compute Engine volumétrie de stockage plus importante, meilleure bande passante, temps de démarrage des machines virtuelles plus optimisé

Pour faire la différence face à EC2, Google a aussi pris soin d'apporter son lot de fonctions inédites, comme l'accès multi-VM aux espaces de stockage persistants, la disponibilité multi-régions des images de VM sans compter une facturation à la minute. Pour séduire les entreprises, Mountain View a également mis en place des réseaux d'intégrateurs de proximité afin de séduire les clients locaux, notamment les français, souvent pointilleux sur le sujet.

"Je note depuis début 2013 un investissement de Google sur le marché Entreprise en France. Ils ont mobilisé une équipe qui va à la rencontre des clients, présente les offres et ainsi rassure les clients sur la relation de proximité qu'ils savent créer avec les clients", indique Julien Contal. Une pierre de plus donc dans le jardin d'Amazon Web Services, un acteur à l'inverse loin d'être réputé pour entretenir des liens de proximité très forts avec ses clients, en particulier français.

"Google a pris une position très offensive sur les prix" (Louis Naugès - Revevol)

Mais fonctions inédites et proximité de la relation client sont-ils les seuls arguments qui peuvent décider les entreprises à opter pour la solution IaaS de Google au détriment de celle d'Amazon ? Bien évidemment non. Ainsi, c'est aussi sur le terrain du prix que la guerre du IaaS pourra être gagnée. Et de ce point de vue, force est de constater que les géants du cloud se répondent du tac au tac.

"Google a pris une position très offensive sur les prix, par exemple pour le stockage des données, en proposant des prix inférieurs de près de 50% à ceux d'AWS S3. AWS va réagir, s'ajuster [ce qui est justement le cas cette semaine NDLR], reprendre parfois l'initiative puis ce sera au tour de Google Compute Engine. Une spirale de concurrence très bénéfique pour les clients finaux", analyse Louis Naugès, Co-founder & Chief Cloud Evangelist de Revevol. 

Quid de la performance ? Sur ce terrain, peu de données sont encore disponibles. Pourtant, en France, le comparateur de clouds CloudScreener.com, partenaire du JDN dans le cadre du classement mensuel des clouds, nous a fait un commentaire très intéressant : "Depuis quelques semaines, nous mesurons les performances des VM de Google Compute Engine. Les premiers résultats sont très bons, avec les meilleures performances de tous les fournisseurs de cloud, même s'il convient de suivre l'évolution de ces mesures dans le temps", nous a indiqué Anthony Sollinger, co-fondateur du comparateur cloud CloudScreener.com.

Google Compute Engine pas devant Amazon EC2 avant 2019 ?

Quant à savoir si Google dispose des armes suffisantes pour passer devant Amazon en termes de part de marché, rien n'est moins sûr, bien que Mountain View puisse apparemment compter sur une impressionnante puissance de feu technologique et financière. "Google dispose de la plus grande infrastructure informatique du monde, avec près de 3 millions de serveurs et une capacité d'investissement cumulée qui atteint plus de 20 milliards de dollars sur les dernières années, et 1,6 milliard rien que sur le dernier trimestre", explique Louis Naugès.

"Google a mis les moyens pour rattraper Amazon sur le segment du IaaS, alors qu'Amazon a 6 ans d'avance. Pour autant, il s'agit d'un marché qui devrait continuer de croître modérément pour les 5 prochaines années pour ensuite décroître. Mais je ne pense pas que la dynamique de marché soit suffisante pour permettre à Google de rattraper Amazon d'ici là", tempère toutefois Julien Contal.