Docker vs VMware vs KVM : comparatif Docker, l'avenir de la virtualisation ?

A la virtualisation pourrait bien succéder une nouvelle technologie permettant d'exploiter de manière plus efficace encore les serveurs : la technologie des containers. Une approche qui a maintenant sa solution emblématique, alias Docker.

Si les communautés s'intéressent de plus en plus à cette solution, la technologie des containers n'est pas nouvelle. Sun l'avait introduite dans Solaris voici 10 ans sous le nom Solaris Zones, puis elle est apparue sous Linux avec, notamment, l'outil LXC sur lequel a été conçu Docker. Son principe est simple : plutôt que de virtualiser le serveur dans son ensemble avec le système d'exploitation complet et ses applications, on place l'application dans un espace isolé, le container qui repose directement sur l'OS de la machine. Ce principe d'isolation permet de faire fonctionner un grand nombre de containers sur un même serveur machine sans avoir à dupliquer le système d'exploitation et sans que les applications n'influent les unes avec les autres. On peut librement ajouter, déplacer et effacer les containers sans perturber le fonctionnement des autres. 

Une solution beaucoup plus légère que la virtualisation

yves pellemans est directeur technique d'apx.
Yves Pellemans est directeur technique d'APX. © APX

La solution est simple, et bien plus efficace que la virtualisation. "Si, sur un serveur physique actuel, vous mettez de 20 à 25 serveurs virtuels VMware ou Xen, si on en retire l'OS qui consomme à la fois beaucoup de mémoire et de CPU, c'est entre 50 à 60 applications que vous allez pouvoir exécuter en plus sur cette même machine", résume Yves Pellemans, directeur technique d'APX.

Isoler ainsi l'application de l'OS permet d'imaginer des scénarios où, dans un environnement de cloud hybride, on va pouvoir déplacer en quelques clics une application du cloud interne vers un cloud public, ou passer un container du cloud Amazon à Microsoft Azure ou Google. Ces trois grands cloud public supportant déjà la solution.

"Tous les acteurs du cloud reconnaissent aujourd'hui l'importance de Docker, et sont en train de déployer des fonctionnalités d'orchestration de de containers Docker", commente Éric Fredj, architecte sénior infrastructure et opérations chez Octo Technology. "Microsoft l'a annoncé pour Azure, de même que VMware. Et depuis que Google a libéré Kubernetes, son orchestrateur de containers Docker, beaucoup, dont Red Hat, IBM et Microsoft, ont rejoint cette communauté pour la supporter."

Une approche puissante, mais pas forcément adaptée pour les entreprises

"Docker est une solution particulièrement bien adaptée aux grands hébergeurs qui proposent des applications Linux", ajoute Yves Pellemans. "En revanche, Docker se montre beaucoup moins bien adapté au cloud privé. Dans les entreprises, les applications ne sont pas standardisées. Chaque configuration est différente, et on a du mal à reproduire le modèle en grande quantité." Autre limite de taille pour Docker, son lien étroit avec Linux. On ne pouvait jusqu'ici qu'exécuter des applications Linux avec les containers Docker. Mais cette limitation va être levée, suite au récent partenariat signé par Docker avec Microsoft.