L'une des plus grandes attaques informatiques actuellement en cours

L'une des plus grandes attaques informatiques actuellement en cours Une attaque par déni de service record, atteignant 300 Gbps, s'en prend actuellement au site Web de Spamhaus. Des experts disent n'avoir jamais vu une telle force de frappe.

300 Gigabits par seconde. C'est ce que doit encaisser le site Web Spamhaus qui fait face depuis plusieurs jours à ce que plusieurs experts considèrent comme la plus grande attaque informatique de type Ddos de l'histoire. Pour rappel, les attaques par déni de service distribué (Ddos, pour "distributed denial of service" ) consistent à rendre indisponible un site en le paralysant sous une avalanche de connexions.

Ainsi, 300 gigabits de données sont envoyées chaque seconde sur le réseau du site. Cela correspond à peu près à la bande passante nécessaire pour recevoir en simultanée les données générées par 15 000 chaines de télé HD. En général, une attaque de 50 Gbps suffit à faire tomber la plupart des sites Web.

Darren Arnstee d'Arbor Networks, a expliqué que 300 Gbps correspondent à "des flux de données supérieurs à la bande passante totale de certains pays". Jusqu'à présent, ce spécialiste des réseaux et de la sécurité n'avait jamais assisté à des attaques de type Ddos de plus de 100 Gbps. D'autres experts tirent aussi la sonnette d'alarme, car si l'escalade se poursuit, elle pourrait bien sérieusement nuire à d'autres sites Web.

La cible de cette attaque, Spamhaus, est bien connue dans le monde de la sécurité informatique. Il s'agit en effet d'un site qui s'est illustré en luttant contre le spam et les pirates. Il semble bien que ses cibles essayent aujourd'hui de se venger, via des attaques vraisemblablement menées par l'hébergeur hollandais Cyberbunker, dont les pratiques disons laxistes ont été dénoncées par Spamhaus.

Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que Spamhaus doit subir la foudre de ceux qu'il dénonce. Cela n'avait cependant jamais atteint une telle puissance. Le site résiste pourtant plutôt bien, notamment grâce à une infrastructure très éclatée, a expliqué l'un de ses responsables à la BBC.