Patrick Rambeau (Dauphiné Libéré) : "Nous avons reconstruit un site complet autour du CMS Noheto"

Le site d'actualité régionale et nationale s'est tourné vers Noheto pour s'imposer sur le Web. Un choix qui complète une infrastructure tournée vers l'Open Source et l'Internet participatif.

A quand remonte la première version du site du Dauphiné Libéré en ligne ?
Chez nous, l'histoire de l'aventure Internet remonte à 1995. Mais le marché n'était pas très mûr à l'époque et nous y avons perdu beaucoup d'argent. Après un changement de stratégie, la cellule Web a donc été fermée. Nous avons opté pour le maintien d'un simple site d'actualité minimaliste.

Il y a deux ans, nous avons pris conscience de l'intérêt d'avoir un site digne de ce nom, de la possibilité qu'Internet offrait de compléter et de diversifier le développement de l'entreprise. Tout ce qui est sur le site est gratuit, mais financé par de la publicité. Nous publions du contenu dédié au web mais également du contenu rédactionnel que l'on retrouve dans l'édition papier du jour.

Quand avez-vous débuté le projet de rénovation de votre site Web ?
En juillet 2007, nous avons établit le cahier des charges et comparé les différentes solutions techniques qui s'offraient à nous. Une forte pression sur les délais nous a fait pencher vers une solution rapide à prendre en main et surtout évolutive. Le débat en interne se situait au niveau du choix d'un produit de gestion de contenu open source ou créé par un éditeur. Nous avons finalement préféré partir avec un éditeur et le support qu'il offrait. L'équipe technique a été constituée en septembre en partie par des membres de la société de service Viveris Grenoble.

Qu'aviez-vous choisi comme critères pour évaluer ces outils de CMS ?
Nous avions étudié quelques outils Open Source, dont Joomla avec lequel le site Quelcandidat.com avait été développé. Ce site réservé aux élections présidentielles de 2007 a eu un fort succès. Il nous a permis de vivre une expérience forte de l'Internet, et c'est sur cette expérience que la conscience collective s'est établie au niveau de notre entreprise que nous avions un potentiel à exploiter sur le Web.

Cependant, l'expérience avec Joomla nous avait montré quelques limites de robustesse et de souplesse au niveau de cette solution. Aussi, nous avons établi un cahier des charges, avec les utilisateurs et le responsable multimédia autour des axes prisés à l'époque, c'est à dire le participatif et le Web 2.0. Nous voulions pouvoir traiter des commentaires, des sondages, des contributions externes, etc. Nous avons préféré redévelopper ces fonctionnalités, pourtant natives dans la plupart des outils open source, afin de coller au mieux à la demande de nos utilisateurs.

"Aujourd'hui, notre CMS gère plus de 12 000 articles"

Qui avez-vous choisi et pourquoi ?
Nous avons préféré parier sur un partenariat local pour des raisons de maîtrise et de réactivité notamment, en s'alliant avec Viveris Grenoble. Le cahier des charges a été fait en commun, et nous avons trouvé réponse dans l'outil Noheto. Les développements ont débuté début octobre 2007 pour une mise en production au 17 décembre. La partie infrastructure de la solution est hébergée chez Eolas. Ce projet a été un franc succès puisque nous avons utilisé cette solution à l'occasion des élections municipales, où la plate-forme gérait entre 600 et 700 commentaires par jour.

Nous avons démarré de zéro et aujourd'hui le CMS contient plus de 12 000 articles. La montée en charge a été optimisée pour que tout se passe bien, et nous avons réajusté notre plate-forme en rajoutant de la mémoire vive au niveau des serveurs frontaux pour aller la charge pendant les élections.

Comment se constitue justement votre architecture Web ?
Le site est réparti sur plusieurs serveurs. Nous possédons deux serveurs frontaux utilisant deux instances du couple Apache-JBoss montées en cluster, et interfacées avec plusieurs bases de données MySQL sur le serveur en back-office.

Pourquoi ces choix de solutions ?
Noheto nous recommandait Jboss pour sa gestion du cluster. Quant à MySQL, nous avions déjà pas mal d'expérience avec ce SGBD. Même si Noheto ne possède pas de solutions communautaires livrées avec le produit, il est assez bien fait pour nous permettre de les développer rapidement avec une très grande souplesse.

Utilisez-vous un système de cache pour limiter l'impact d'un grand nombre d'utilisateurs simultanés ?
Effectivement, nous utilisons des fonctions de cache gérées par Noheto, mais également des systèmes de génération de blocs statiques que nous avons développé nous même afin d'encaisser au mieux les périodes de pointe comme les élections. Nous ajustons les temps de cache selon le trafic qu'il y a sur le site nous même. Notre hébergeur intervient en cas d'upgrade de mémoire ou de bande passante si nécessaire.

"MySQL et l'Open Source étaient déjà utilisés en interne, dans nos intranets notamment"

Quel moteur de recherche utilisez-vous sur votre site ?
Noheto intègre nativement la solution Open Source Lucène. Nous avons créé des vues qui sont indexées par ce moteur quotidiennement. Ceci nous permet d'offrir à nos visiteurs des recherches sur des objets en particuliers comme des articles, des photos ou des vidéos avec également une finesse sur des champs comme les commentaires, les communes ou les tags en particulier.

Proposez-vous des solutions de personnalisation du site en fonction de l'internaute ?
Non, aujourd'hui la personnalisation n'est pas faite en fonction de l'internaute, mais en fonction du contenu de la page qu'il consulte. Ainsi sur les articles de Grenoble, les visiteurs se voient proposés des petites annonces, des infos pratiques ou loisirs du département concerné. La publicité peut également être thématisée. Nous allons essayer d'étendre un peu plus le site au niveau de la fréquentation, et d'améliorer pour cela son contenu. Pour l'instant, nous sommes un peu freiné par les questions de droits d'auteurs qui ne sont pas encore réglés avec les journalistes.

Quels sont vos projets en matière de référencement ?
Nous avons une bonne marge de manoeuvre à ce niveau. Le site est passé de 5 000 visiteurs uniques début décembre à 15 000 aujourd'hui, le nombre de pages vues de 20 000 à 86 000. Avant, nous disposions de seulement 1 100 pages dans Google, contre près de 100 000 pages aujourd'hui. Nous sommes encore loin de notre objectif, mais la progression va dans le bon sens.