Jean-Michel Texier (DT, AlloCiné) "Facebook nous permettra de mieux personnaliser nos contenus"

jean-michel texier est directeur technique du groupe allociné depuis septembre
Jean-Michel Texier est directeur technique du groupe AlloCiné depuis septembre 2010. © AlloCiné

Impact de Panda, utilisation de HTML5, gestion des montées en charge et des vidéos, recours à l'analyse prédictive pour personnaliser les recommandations... Le spécialiste du cinéma dévoile ses projets et astuces.


Créé en 1993, AlloCiné affiche aujourd'hui 10 millions de visiteurs uniques par mois en France. Le site est désormais décliné dans 8 autres pays. Son équipe technique est composée de 30 personnes.

Le site repose sur une architecture propriétaire sous Microsoft .Net. Presque toute l'infrastructure est à Paris, hébergée dans un datacenter principal. Mais, deux autres centres de données sont utilisés, l'un en Russie, l'autre en Chine. AlloCiné a fait appel à Gandi pour l'enregistrement des noms de domaine, mais héberge ses sites et dispose de ses propres baies. 

JDN Solutions. La dépendance d'AlloCiné à Google est-elle forte ? L'optimisation du référencement naturel (SEO) revêt-elle une dimension importante chez AlloCiné ?

Jean-Michel Texier. En France, 15% de notre trafic est directement dû à notre notoriété, qui attire les visiteurs sans qu'ils passent par un moteur. Mais, près de 70% de nos visiteurs viennent des moteurs. Le SEO est donc très important pour nous, et encore plus pour les pays où AlloCiné est moins connu qu'en France.

Savez-vous comment faire apparaître les vignettes vidéo, ou
rich snippets, dans les résultats de Google ?

Nous n'avons pas de problème particulier pour faire apparaître ces rich snippets. A vrai dire nous avons de plutôt bonnes relations avec Google. D'ailleurs, lors de la mise en place de ces vignettes, nous avions l'habitude de renseigner plus d'informations que celles demandées par Google, et depuis, Google a lui aussi ajouté ces informations et les fait désormais apparaître dans ses résultats.

Mais, le SEO n'est pas toujours aussi facile, loin de là. Nous avons aussi pu ne pas comprendre certains fonctionnements de Google quant à l'affichage de nos pages dans ses résultats.

Panda a eu un impact très négatif sur notre déclinaison anglaise.

Avez-vous été impacté par la toute dernière grande mise à jour de Google, Panda, qui a pour but de privilégier encore plus les contenus frais ?

Nous n'avons pas été impactés par cette mise à jour, ou alors pas de manière négative... En outre, le tiers des salariés d'AlloCiné sont chargés de la rédaction du contenu éditorial, ce qui doit nous aider à produire le contenu frais que Google veut privilégier.

Vous êtes-vous activement préparés à Panda ? Avez-vous été affecté par ce filtre?

Panda a eu un impact très négatif sur notre déclinaison anglaise. Mais, c'était aussi précisément le site pour lequel nous déployions le moins d'efforts en termes de qualité de contenu. Ce site a donc perdu 40% de son trafic issu de Google lors du déploiement de Panda dans les pays anglophones.

En revanche, les déclinaisons allemande et française, plus stratégiques pour nous, n'ont pas été impactées du tout par Panda. Cependant, leur contenu était bien unique : aucune fiche d'AlloCine en France ne propose du contenu dupliqué. Nous pouvions également compter sur notre notoriété et la légitimité de notre marque. Nous n'avons d'ailleurs rien désindexé.

allociné diffuse 30 millions de vidéos par mois.
AlloCiné diffuse 30 millions de vidéos par mois. © AlloCiné / Capture

Avec toutes les vidéos que vous diffusez, quelles sont vos réflexions concernant le langage HTML5. Est-il aujourd'hui pertinent pour AlloCiné ?

Nous diffusons en effet 30 millions de vidéos chaque mois. Pour HTML5, nous ne sommes plus dans la phase de réflexion, mais bien dans la phase opérationnelle.

Pour l'instant, nous enregistrons 5 millions d'utilisateurs de nos applications natives iPhone et Android. Le HTML5 devrait nous aider à diffuser notre contenu avec une plus grande indépendance vis-à-vis du type de terminal, mais il devrait aussi nous permettre de cibler, par exemple, le marché de la télé connectée.

Nous sommes prêts pour HTML5

Techniquement, HTML5 commence à être mur pour nos besoins, et nous sommes prêts. Mais, il reste cependant quelques problèmes, notamment concernant la synchronisation des vidéos que nous diffusons avec la publicité qui doit les accompagner.

Les annonceurs doivent adapter leur format de publicité à ce nouveau format, et ils ne le feront que lorsqu'il y aura assez de demande. C'est un peu le problème de la poule et de l'œuf.... Aujourd'hui, nous pourrions choisir d'imposer nos conditions techniques aux agences ou attendre que le marché soit plus mûr, mais la technologie est prête.

Début 2012, HTML5 devrait déjà nous permettre de proposer un site optimisé pour différents modèles de smartphones. Quant à la synchronisation des vidéos avec la publicité en HTML5, je tablerai plutôt pour une maturité du marché fin 2012.