Affaire Wipro : "La balle est dans le camp du ministre"

La direction de Wipro France à souhaité réagir suite à notre article "Wipro prend le crédit Impôt Recherche, et s'en va" du 23/09/2009. Loïck Le Moigne, porte-parole de Wipro France, précise que "Le Crédit Impôt Recherche est une dette de l'Etat, perçue par anticipation par l'intermédiaire du Plan de Relance du gouvernement, pour les années 2006, 2007, 2008".

Pour la société, le versement de ce montant est "totalement désynchronisé" de l'annonce de la fermeture de l'activité de vente de propriété intellectuelle de Wipro. "C'est cette fermeture, au niveau mondial, qui entraîne l'arrêt de l'activité de Wipro à Sophia Antipolis", précise le porte-parole de Wipro..

Il ne s'agirait donc que d'une coïncidence malheureuse, qui aurait vu en l'espace de deux jours le versement de 5,3 millions d'euros à Wipro via le Plan de Relance, et l'annonce de la suppression de l'activité de vente de propriété intellectuelle.

Reclassement interne, externe, reprise et spin-off

La direction de Wipro France précise également que les licenciements secs n'ont jamais été à l'ordre du jour, mais que des solutions sont envisagées dans le cadre du PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi), initié au mois de juin et qui doit se terminer le 8 octobre prochain. Dans le cadre de ce PSE, quatre options sont envisagées, avec des mesures de reclassement interne, de reclassement externe via un cabinet, la reprise de l'activité, et la création de deux spin-off.

Du côté des salariés de l'entreprise, on critique le fait que les offres de reclassement proposées par Wipro ne correspondent pas aux qualifications des personnes dont l'emploi est menacé. Par ailleurs, ces offres sont situées en Bretagne et en région parisienne, loin du site niçois de Wipro.

Wipro France précise enfin que les indemnités de départ seront supérieures aux indemnités légales prévues en cas de licenciement. Certains salariés évoquent quant à eux le fait que les primes de licenciement proposées seraient bien moindres que celles pratiquées habituellement dans ce secteur.

Volet politique

Quant à ce qu'il faut bien appeler le volet politique de l'affaire, avec la montée au créneau de Christian Estrosi, Ministre de l'industrie, pour dénoncer l'attitude de Wipro dans cette affaire, les dirigeants de l'entreprise se veulent clair : "Nous avons envoyé un courrier au ministre mardi dernier, avec nos propositions et en mentionnant que nous souhaitions le rencontrer pour lui exposer directement l'affaire. Nous sommes en attente de réponse de sa part, la balle est dans son camp".