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Les DSI confrontés aux exigences du papy-boom |
Le phénomène de départs à la retraite oblige les DSI, tout comme les DRH, à être réactifs sur un certain nombre de projets : amélioration de la productivité, inventaire des compétences et capitalisation des connaissances notamment.
(07/10/2005) |
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Selon une étude du cabinet Compass, la France va connaître d'ici 2010 une augmentation du pourcentage de retraités sur la population totale de 12%, ce qui représente une hausse de 44% du nombre de retraités.
Les deux secteurs les plus touchés par les départs à la retraite - dont le summum interviendra en 2007 - sont la fonction publique et la banque/assurance.
Dans ce dernier secteur,
de vastes plans de recrutement sont actuellement à l'oeuvre. La Société Générale, BNP Paribas, le CCF et le Crédit du Nord ont ainsi lancé d'importantes campagnes. Le secteur bancaire fait en effet face à un taux de salariés âgés de plus de 50 ans de 35%.
Pour les DSI, ce phénomène présente un certain nombre de risques :
disparition de compétences clés, comme celles liées au mainframe (lire l'interview d'Isabelle Mathieu, du cabinet Hartmann & Lotz), forte tension sur les embauches de spécialistes, défaut de l'encadrement intermédiaire (population particulièrement touchée par les départs en retraite) et potentielle baisse de la qualité de service si les pertes dexpertise ne sont pas compensées.
Une étude du CROCIS (Centre Régional d'Observation du Commerce, de l'Industrie et des Services) parue en mai 2005 illustre les difficiles recrutements actuellement constatés en Ile-de-France dans le secteur informatique.
"Plus de 25% des prestataires IT franciliens interrogés déclarent
avoir eu des difficultés à
embaucher au cours des six derniers
mois [...]. 17 % des répondants ont
affirmé avoir eu des difficultés
de recrutement de cadres et/ou de
techniciens supérieurs. 50% estiment
qu'il y a un manque
certain de technico-commerciaux, ce qui est
un résultat attendu, s'agissant d'une
fonction demandant à la fois des qualités commerciales et une très bonne connaissance de l'informatique", précise Vincent Réduron, auteur de l'étude.
25% des entreprises franciliennes font état d'un manque de compétences dans la conception et la conduite de projets |
Toujours selon cette étude, 25% des entreprises interrogées font état d'un manque de compétences dans la
conception et la conduite de
projets, un résultat qui, selon l'auteur, "confirme le prix et la rareté des
directeurs de projets". 20%
font par ailleurs état d'un manque de compétences
dans la sécurité informatique.
Pour faire face à ce phénomène, les DSI - mais aussi et surtout les directions générales - doivent prendre un certain nombre de mesures et lancer - si ce n'est déjà fait - des projets d'amélioration de la productivité, d'inventaire des compétences, de capitalisation des connaissances et de transmission du savoir. Autant de tâches qui peuvent nécessiter le recours à... l'externalisation et au conseil.
"Avec le papy boom, les entreprises vont se retrouver en manque de compétences et recourir davantage aux consultants", notait dans nos colonnes Olivier Chatin, senior vice-Président
de BearingPoint France (lire son interview du 07/10/2004).
Une position partagée par Thomas Henaut,
responsable recrutement
de la SSII Net2S : "on parle beaucoup de papy boom, comme dans le secteur de la banque-finance mais, pour l'instant, les sorties ne sont pas effectives, elles sont prévues pour 2006 / 2007. La question est de savoir si ces sorties vont être compensées par les clients. Ce n'est pas sûr, il y a une tendance forte à l'externalisation des fonctions support, notamment à l'international" (lire son interview du 26/09/2005).
La fonction RH au centre des principaux enjeux liés au papy boom |
Quant à la fonction RH, au-delà de la classique gestion prévisionnelle des effectifs, c'est désormais l'aspect décisionnel qui va devenir prédominant. Le SIRH aura pour mission de soutenir l'encadrement supérieur et intermédiaire via une palette d'outils d'aide à la décision et de portails collaboratifs.
"L'enjeu pour le secteur public et les administrations, c'est de constituer un gisement de connaissances sur les ressources humaines car c'est là leur vraie matière première - et non les clients comme pour les entreprises - puisqu'elles sont souvent en statut de monopole. L'objectif est de centraliser toutes les informations sur les employés pour pouvoir les utiliser par la suite pour une meilleure gestion", précisait Renaud Gruchet, associé chez Valoris (lire son interview du 05/07/2004).
"Le papy-boom attendu à partir de 2007 constitue l'une des échéances majeures de
la fonction RH, qui s'ajoute à l'impact de la mondialisation, à la pression des
restructurations, à la mise en place de la nouvelle loi de gestion financière pour le secteur
public
L'axe RH aura alors l'occasion de confirmer qu'il représente la fonction la plus contributive
en termes de valeur ajoutée et l'une des plus déterminantes pour l'avenir de l'entreprise. Le
succès de cette épreuve en fera enfin un véritable business-partner", analyse de son côté la 2e édition du Baromètre CSC / Liaisons Sociales intitulée "Le diagnostic et les évolutions de la fonction RH".
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