Archivage des données : il y a aujourd’hui urgence

Entre rétention des données et rétention en ligne des données, il existe une nuance qui change tout dans l'approche que l'on peut avoir du stockage et de l'archivage. La maîtrise des coûts, le suivi de la productivité et la rentabilité en dépendent.

"Il n'y a pas d'urgence". Combien de DSI se sont entendus asséner cette vérité lorsque, anticipant des problèmes à long, voire très long terme, ils souhaitaient mettre en oeuvre les chantiers qui assureraient la pérennité des systèmes informatiques de demain ? Il n'y a pas d'urgence, et pourtant les chiffres font froid dans le dos.

Les dernières statistiques publiées par le cabinet IDC sont révélatrices de l'état du marché : 161 milliards de Go de données ont été stockées en 2006 et on estime qu'en 2007, pour la première fois, le volume d'informations créées devrait dépasser la capacité de stockage disponible. Voilà de quoi faire réfléchir les partisans de la perpétuelle fuite en avant.

Car aujourd'hui, ce sont deux conceptions qui s'affrontent : l'une à court terme, qui consiste à investir toujours plus dans des outils de stockage de masse, et l'autre, pérenne, qui consiste à hiérarchiser et à archiver les données, en vue d'effectuer des purges sélectives. Ce qui est en jeu n'est pas anodin : il s'agit ni plus ni moins de la productivité, de la rentabilité et in fine de la continuité de l'activité des entreprises, grands comptes comme sociétés du mid-market, de plus en plus impactées par les problématiques d'accroissement non maîtrisé de leur business.

Il faut dire qu'entre les lois sur la transparence financière - Sarbanes-Oxley en première ligne - et celles sur la protection des données personnelles, l'équilibre à trouver semble plus que précaire. Les entreprises doivent garder une trace de chaque action et de chaque transaction, tout en assurant l'anonymisation des données et le droit à l'oubli des utilisateurs finaux. Mais ce casse-tête n'est insoluble qui si l'on confond deux choses : la rétention des données d'une part, et la rétention en ligne des données d'autre part. Une nuance qui change potentiellement tout.

Contrairement à une croyance fort répandue, aucune législation n'impose de façon définitive un accès immédiat à toutes les données : bien souvent, cette période de restriction est de deux ans et les entreprises ont ensuite toute la latitude nécessaire pour hiérarchiser et archiver les informations sur différents supports. Ce faisant, elles disposent alors d'un atout non-négligeable : des applications allégées, fluides et productives.

Car aussi paradoxal que cela puisse paraître, ceux qui préfèrent la solution de facilité - rajouter à l'infini des serveurs au moindre problème de stockage - sont les premiers à admettre que leurs applications fonctionneraient nettement mieux avec des bases de données plus légères. Certes le retour sur investissement de l'archivage est moins aisément palpable.

Mais ce qui l'est en revanche, c'est le manque à gagner pour les entreprises dont les activités reposent sur des bases de données gargantuesques : augmentation des coûts informatiques d'exploitation (stockage, infrastructure), ralentissement des applications et du traitement des demandes, non-respect des niveaux de service, mécontentement des clients et, au final, baisse de la productivité et de la rentabilité.

Ce n'est pas en occultant un problème qu'on le résout. Pourtant, c'est ce que beaucoup de sociétés s'obstinent à faire par facilité en traitant dans l'urgence leurs problèmes de stockage. Mais dans des environnements de fusion / acquisition, d'internationalisation de l'économie et d'exigence réglementaire de rétention des données, il y a aujourd'hui urgence à adopter l'archivage et la hiérarchisation des données pour assurer la continuité de l'activité.