Jimmy Barens (Aproged) : "Pour l'heure, le Référentiel général d'interopérabilité est à un point d'arrêt"

Le président de l'Association des professionnels de la gestion électronique de documents s'exprime sur le RGI et évoque la question des données non-structurées, un enjeu d'avenir selon lui.

Quelles sont les principales actions de l'Aproged aujourd'hui ?

Nous avons adopté un nouveau fonctionnement pour structurer l'action de l'association autours de 3 grands pôles.

Nous travaillons d'abord sur la territorialité. L'idée est de trouver des moyens et des idées pour avoir une activité hors de la région parisienne. Dominique Batteux, vice-président de l'Aproged et président de GB Concept, souhaite renforcer la présence de l'association sur le territoire national. Des actions sont prévues dans le nord de la France mais aussi avec le CTN Basse Normandie.

Et au niveau international ?

Nous travaillons aussi à un niveau international, avec notre équivalent allemand, VOI, qui fonctionne sur le même principe que l'Aproged, mais qui possède en plus un collège utilisateur. Nous avons également initié un rapprochement avec les belges de Document@work. Enfin, nous sommes en relation avec les américains de l'AIIM qui se positionnent, eux, sur de gros projets.

Enfin, nous travaillons aussi toute la partie événementielle, à un travail d'échange sur des études de marché et surtout, nous avons entrepris un travail sur la normalisation, comme l'ISO 32000 par exemple. Nous faisons également partie du groupe de travail TC 171 de l'ISO. En fait, à l'Aproged, la normalisation représente environ 20% de notre activité.

Aujourd'hui, la grande attente, c'est la norme NF Z42-013. C'est une norme qui décrit un cadre de normalisation pour l'archivage électronique. Plus qu'une méthode, cette norme définit le format, le support et les bonnes pratiques. Une parution attendue pour l'année 2008.

Aujourd'hui, on vit sans le RGI, mais c'est sûr que ce serait mieux s'il était mis en place

En parlant de normes, où en est le Référentiel général d'interopérabilité - RGI - aujourd'hui ?

En ce qui concerne le gros dossier de la dématérialisation dans le secteur public, il faut préciser que nous sommes toujours impliqués avec la DGME (ndlr. Direction Générale de la Modernisation de l'Etat) sur le dossier du RGI. Pour l'heure, c'est un peu à un point d'arrêt mais cela ne dépend pas de nous. Tout dépend de la volonté politique.

Aujourd'hui, on vit sans le RGI, mais c'est sûr que ce serait mieux s'il était mis en place. Nous avons également écrit un guide à quatre mains sur les bonnes pratiques. C'est le livre vert qui doit donner naissance à des mini-cycles de bonnes pratiques sur le cycle de vie du document numérique. C'est un chantier en cours avec la DGME, qui permettra d'avoir une vision service public / client final et qui a commencé à l'automne dernier.

Quels ont les grands chantiers du futur ?

Pour ce qui concerne les chantiers à venir, il a un grand dossier qui est la non-gestion efficace des informations non-structurées. Sur les dernières années, l'informatique interne a travaillé sur l'information structurée et ce, dans le cadre de gros chantiers sur les ERP, la BI, les CRM.

Mais il faut bien percevoir que ces données en volume ne représentent que 20% des données d'une entreprise. Les autres données, non-structurées, sont par exemple les données contenues dans les documents bureautiques. Ces informations ont de la valeur, et ces données sont très mal gérées. Donc, il faudrait que les DSI prennent conscience de la valeur de ces données, et utilisent des outils de gestion à cette fin.

Je crois que c'est quelque chose qui va arriver. En fait, pour les DSI, dans l'histoire de l'informatique, les priorités ont d'abord été de mettre l'accent sur l'aspect système, puis direction. Je pense que l'aspect information sera le prochain grand chantier.