Olivier Scheffer (Digimind) Olivier Scheffer (Digimind) : "De nombreuses grandes entreprises tardent encore à s'équiper en dispositifs avancés de veille"

Selon leur maturité et le caractère concurrentiel de leur environnement, les entreprises recourent à des plates-formes de veille plus ou moins globales. Un nombre important de leurs fonctionnalités est issu de l'univers du décisionnel.

Quelles sont les caractéristiques de Digimind 7 ?

Digimind 7 est une plate-forme de veille complète qui couvre toutes les étapes du workflow de veille, depuis l'organisation des projets de veille, au sourcing, en passant par la recherche sur les bases et le Web invisible, la surveillance en temps réel des sources, l'analyse et la diffusion ciblée d'informations stratégiques.

Dans cette version, nous avons développé la notion de tableau de bord visuel et de dashboarding, emprunté aux suites décisionnelles, et qui permet aujourd'hui à la veille de passer à une nouvelle étape d'intelligence décisionnelle en faisant appel à de toutes nouvelles notions d'indicateurs.

Ainsi, l'application propose en standard une dizaine de graphiques d'analyses issues du traitement de données et d'informations hétérogènes et non structurées. Cela se concrétise notamment par la présence de courbes d'évolution, de diagrammes, de cartes géographiques, de trimaps, de matrices de croisement et de positionnement.

Nous avons aussi travaillé sur l'industrialisation du sourcing pour être capables d'élaborer des graphiques en temps réel sur des centaines de milliers de sources et des dizaines de millions d'articles. Pour cela, nous identifions et agrégeons les sources en continu dans des volumes de 40 à 50 fois supérieurs à ceux de Google News.

A quels besoins de veille répond votre solution ?

Digimind 7 permet de répondre aux problématiques d'e-réputation, par exemple pour les responsables de communication ou marketing, qui veulent savoir ce que l'on dit sur leurs produits dans les blogs et les forums. Eventuellement d'aller jusqu'à la tonalité du commentaire pour voir s'ils en parlent en bien ou en mal.

"Nanotechnologies, communication et fonds d'investissements sont aussi des secteurs très concernés par la veille"

Les départements RH peuvent également réaliser de la veille sur tous les recrutements des concurrents, et savoir où ils recrutent dans le monde, sur quels profils, pour quels types de poste. Il est également possible de réaliser des tableaux croisés de données et de sources d'informations entre différents domaines, qu'il s'agisse de fonds d'investissements ou de technologies.

On observe dans tous les cas une démocratisation des processus de veille dans l'ensemble des métiers de l'entreprise. La veille n'est plus l'apanage des cellules de documentation qui produisent de l'information au service des entités métiers. Le travail des documentalistes est en évolution du fait qu'ils tiennent de plus en plus souvent un rôle d'expert en veille dans l'organisation, sachant que les responsables fonctionnels cherchent de plus en plus à créer eux-mêmes leurs graphiques d'analyse sans faire appel au service informatique.

La problématique de veille intéresse-t-elle autant les grandes que les petites entreprises ?

Malgré une prise de conscience collective, de nombreuses grandes entreprises tardent encore à s'équiper de dispositifs avancés de veille. Le baromètre que nous avons réalisé révèle l'existence d'un gros peloton moyen d'entreprises, assez peu équipées en solutions, qui réalisent leur veille de façon manuelle, souvent sur papier.

Une autre catégorie d'entreprises a mis en place des outils, mais encore de façon assez isolée, souvent monoposte, et avec des offres d'entrée de gamme. Ces entreprises sont encore dans une phase d'apprentissage avec des premiers projets de veille limités en termes de périmètre. D'autres en revanche ont franchi le cap. Il s'agit d'entreprises petites ou grandes qui sont sur des secteurs en forte concurrence comme le domaine pharmaceutique ou les télécoms, particulièrement exposés depuis la déréglementation et qui ont été désarçonnés face à l'ouverture à une nouvelle concurrence.

Les grosses PME et les start up dans le domaine des nanotechnologies, des fonds d'investissements, ou de la communication sont également très concernées par la problématique de veille. Avec des moyens plus réduits, elles sont confrontées à la même problématique, c'est-à-dire de parvenir à comprendre leur marché, de mettre sous surveillance les produits, leurs concurrents, les technologies, leurs relais d'opinion ou encore les canaux de distribution et avoir les tableaux de bord pertinents qui suivent derrière.

Olivier Scheffer est directeur marketing de Digimind.