Philippe Gilbert (Alinto) "Notre messagerie en mode SaaS sait combiner Windows et Linux"

La messagerie externalisée en mode SaaS monte en puissance au sein des entreprises de taille moyenne. Le fournisseur affiche une richesse fonctionnelle supérieure à Google Gmail.

JDN Solutions. Comment évolue la demande en termes de messagerie externalisée ?

Philippe Gilbert. Aujourd'hui, le SaaS et l'externalisation de la messagerie sont devenus une tendance de fond pour les entreprises. Cela a pour conséquence de leur permettre de se concentrer sur leur cœur de métier, de gagner en qualité et disponibilité de service.

En termes de cible, les très grands comptes souhaitent rarement externaliser leur messagerie instantanée. Le marché de la messagerie d'entreprise est un marché en très forte croissance mais sur lequel on trouve de plus en plus de concurrents. Une piste de développement a été pour nous d'atteindre une taille critique, ce qui nous a été rendu possible avec le rachat d'ANSM, opérateur de services Internet et de messagerie Microsoft Exchange en mode hébergé.

Il se trouve que sur ce marché, on peut estimer la part de marché de Microsoft à près de 40%. A l'autre extrémité du marché, on trouve les grands opérateurs télécoms qui adressent le marché des TPE avec des offres ciblées mais très basiques. Nous, nous visons le marché qui nous apparaît très porteur, celui des entreprises de 250 à 2 500 salariés, les entreprises de taille moyenne en somme. Sur ce marché, nous sommes en concurrence avec Linagora et son offre OBM et Secuserve.

"Notre chiffre d'affaires dépassera 20% de croissance cette année"

Comment avez-vous été amené à vous renforcer sur ce marché ?

Nous recherchions depuis 2 à 3 ans à réaliser une opération de croissance externe et avons considéré que le moment était bienvenu pour nous de la réaliser, ayant atteint un niveau d'activité mature. En 2009, nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 1,2 million d'euros, et devrions réaliser cette année une croissance de l'ordre de 20 à 25%, à périmètre constant. Notre chiffre d'affaires consolidé, tenant compte de l'acquisition d'ANSM, permettra d'atteindre les 2 millions d'euros.

Le rachat a été réalisé pour 50% par une montée au capital de nos investisseurs dans ANSM et pour 50% financé par nos fonds propres. Cette société, de 6 personnes, a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires proche des 700 000 euros.

Quels sont vos facteurs différenciants par rapport à la concurrence ?

Par rapport à des offres SaaS comme Gmail pour Google Apps, nous proposons un meilleur niveau d'interaction avec le système d'information et une meilleure granularité fonctionnelle. Par exemple, nous pouvons fournir différents types de profils de compte, adaptés aux différents services de l'entreprise ainsi qu'un gestionnaire des droits bien plus complet.

Le rachat de ANSM en juin dernier nous a par ailleurs permis de développer une expertise dans la messagerie Exchange hébergée. Mieux, elle nous permet de proposer des offres de messagerie hybrides que nous pensons être les seuls à fournir.

Elle permet ainsi de mélanger dans une organisation par exemple des centaines de comptes Hosted Exchange avec des milliers de comptes IMAP, sous Linux. Cela présente un énorme intérêt en termes de coûts, surtout lorsque l'on sait qu'il faut compter entre 5 et 9 euros par mois pour un compte Exchange, et entre 1 à 3 euros par mois pour un compte IMAP.

Philippe Gilbert est P-DG d'Alinto. Avant d'occuper cette fonction, il a été directeur international de Webcity et également directeur du développement chez Jet Multimedia. Philippe Gilbert est diplômé de l'INSA Lyon IF.