Le réseau social d'entreprise face au défi de la fédération des flux métiers

Le réseau social d'entreprise face au défi de la fédération des flux métiers L'adoption de la norme Activity Streams constitue un premier pas pour injecter de l'information issue des applications de l'entreprise vers le RSE. Mais elle est loin d'être suffisante.

Longtemps cantonnés au rang de plates-formes collaboratives de luxe, les réseaux sociaux d'entreprise (RSE) ont aujourd'hui vocation à s'immiscer dans l'intimité de toutes les couches applicatives de l'entreprise. Avec une ambition claire : connecter les applications métiers (ventes, finances, achats...) au RSE pour transformer ce dernier en véritable centre de pilotage opérationnel.  

Les fournisseurs de RSE ne s'y sont d'ailleurs pas trompés en annonçant les uns après les autres le support d'Activity Streams dans leurs solutions, une norme déjà utilisée depuis plusieurs années par de nombreux services Web et réseaux sociaux (Facebook, Windows Live, TypePad...).

Pour quels bénéfices ? Faire remonter des alertes et notifications issues des applications métiers mais (surtout) être en mesure d'exécuter des actions directement au sein du RSE sans avoir à ouvrir son application métier.

Activity Streams est donc parvenue à aiguiser l'intérêt des grands acteurs du RSE comme IBM, Yammer ou en France blueKiwi et SeeMy, davantage pour les possibilités qu'elle offre en termes d'usages que d'un point de vue technique. "Activity Streams n'est ni plus ni moins que du XML couplé à un dictionnaire normalisé, une balise permettant de décrire des évènements comme par exemple 'untel s'est abonné à du contenu', ou 'tel contenu a été lu par untel ou untel'", indique l'expert Arnaud Rayrole, directeur général de Lecko.

Il faut gratter derrière le vernis Activity Streams des solutions RSE

Mieux vaut d'ailleurs ne pas accorder d'emblée 100% de crédit aux offres mentionnant qu'elles supportent la norme Activity Streams. "Beaucoup d'éditeurs annoncent une compatibilité Activity Streams sans rien derrière. Il est donc essentiel pour les entreprises intéressées par une offre RSE capable d'intégrer des flux métiers de décrire de façon complète tous les évènements soit disant gérés par Activity Streams", poursuit Arnaud Rayrole. 

Activity Streams en complément d'Open Social et OAuth 

Cette précaution n'est d'ailleurs pas la seule. Bien qu'Activity Streams ouvre de nouveaux horizons en termes d'intégration des flux métiers au RSE, attention à ne pas la considérer comme un Saint Graal : Activity Streams apparait comme une norme nécessaire, mais loin de se suffire à elle-même.  

"Un RSE ne peut pas être considéré comme une réelle porte d'entrée sur des applications métiers ni encore moins sur son système d'information grâce seulement à Activity Streams. Il est nécessaire de le compléter avec d'autres briques, comme OpenSocial et le système d'authentification OAuth, à l'instar de ce que fait, par exemple, IBM avec Lotus Connections 4", indique Bertrand Duperrin, consultant senior chez Next Modernity.

"Pour bénéficier pleinement des apports d'Activity Streams, il est essentiel d'identifier les applications que l'on souhaite intégrer à son réseau social d'entreprise, car autant pour des raisons de temps que de budget, il ne sera possible de toutes les intégrer. Les applications de gestion de projet et de facturation sont celles qui font le plus sens aujourd'hui à être connectées au RSE. Mais je ne m'attends pas à ce que toutes les applications métiers le soient dans les 5 prochaines années", prévient Bertrand Duperrin.