Twitter, arme fatale pour passer des ordres de bourse ?

Twitter, arme fatale pour passer des ordres de bourse ? L'analyse des opinions issues des réseaux sociaux comme Twitter et Facebook aide les spécialistes de la finance à prendre des décisions. Recul et discernement face à ces nouveau flux de données restent un impératif.

Twitter est assurément bien pratique pour véhiculer et accéder rapidement à de l'information. Le monde de la finance l'a bien compris, et on ne compte plus aujourd'hui le nombre de traders, plus ou moins influents, présents sur ce réseau social.

En parallèle, on observe également un autre phénomène liant les acteurs de la finance (banquiers, traders, responsables de marchés...) aux réseaux sociaux en général et à Twitter en particulier. Ainsi, d'après une récente étude menée par Colt sur un panel de 360 professionnels anglais de la finance, 63% des professionnels du secteur estiment que la performance des actions peut directement être liée aux opinions véhiculées par les médias sociaux.

La corrélation entre l'analyse des opinions Twitter et l'évolution des cours de bourse déjà établie

Plus surprenant : près du tiers des répondants (30%) indique que les données issues de Twitter sont suffisamment fiables pour les aider à prendre des décisions relatives à leurs activités sur les marchés, dont des prises de position et ordres de bourse. Le mariage de la finance avec Twitter semble donc bel et bien consommé. A vrai dire, il ne date pas vraiment d'hier.

En 2010, une équipe de chercheurs universitaires a ainsi montré que l'analyse des opinions issues de Twitter présentait un taux de précision de 87,8% pour prévoir la performance, au jour le jour, de l'index Industrie du célèbre Dow Jones.

Surfant sur cette vague, des éditeurs se sont lancés sur ce créneau pour proposer aux entreprises de la finance des solutions leur permettant d'industrialiser l'analyse des opinions en provenance des réseaux sociaux. C'est le cas de Streambase et de sa plate-fome  CEP (Complex Event Processing) qui permet d'injecter dans le système informatique des opérateurs de marché une masse de données issues, notamment, des réseaux sociaux.

Twitter, un outil parmi d'autres d'aide à la décision

De son côté, le hedge fund Derwent Capital Markets (DCM) a lancé début 2013 une solution permettant d'analyser les opinions en provenance des réseaux sociaux dont Twitter et Facebook. Baptisée DCM Dealer et proposée en mode SaaS (pour 19,99 dollars par mois), elle permet de noter sur une échelle de 1 à 100 la performance et la tendance à la hausse ou à la baisse d'un panel de 250 actions et devises.

De là à dire que Twitter, Facebook constituent un nouvel eldorado des spécialistes de la finance, il n'y a qu'un pas qu'il serait bien imprudent de franchir. Aussi intéressants qu'ils soient, les indicateurs issus des médias sociaux doivent être considérés uniquement pour ce qu'ils sont. A savoir des indicateurs, permettant de fournir une tendance à la portée limitée dans le temps qui ne doit en aucun cas être prise pour argent comptant.

Dans l'enquête de Colt, 41% des spécialistes en finance pensent même que l'analyse des opinions issues de Twitter peut aller jusqu'à compromettre la qualité de l'information entrant dans leur processus de décision. Sachant qu'ils sont seulement 11% à affirmer le contraire, et que 48% d'entre eux ne se prononcent pas.