Luc de Chammard (P-DG Neurones ) "Nous avons redistribué aux collaborateurs 1% du capital en actions gratuites en 2010"

La SSII qui a su négocier le virage de la crise prévoit une nouvelle vague d'au moins 1 100 recrutements sur 2011. La demande est forte en matière de virtualisation et de Cloud privé.

JDN Solutions. Vous avez annoncé une croissance de vos revenus à deux chiffres. La crise est-elle derrière vous ?

Luc de Chammard. Tout d'abord, il ne faut pas oublier que Neurones affiche au moins pour la sixième fois consécutive une croissance organique à deux chiffres [la société a réalisé un chiffre d'affaires 2010 de 239,6 millions d'euros, NDLR]. C'est, après la marge opérationnelle, l'un des indicateurs les plus significatifs pour jauger de la bonne santé d'une SSII. En 2009, nous avons réalisé un résultat opérationnel d'activité de 9,3%, et cette année il est de 10,6%.

Pour l'année à venir, le marché des logiciels et des services IT devrait au moins connaître la même croissance que sur l'année écoulée, soit 1%. Mais si on isole les services, la croissance n'a été que de 0,5%. Or, avec une croissance organique de 10,3%, nous avons fait bien mieux que le marché.

Des SSII ont récemment fait état de résultats en hausse largement supérieures aux nôtres, mais il ne faut pas oublier qu'elles ont réalisé une très mauvaise année 2009, donc c'est d'autant plus facile d'afficher de fortes hausses quand on part de très bas, alors que dans le cas de Neurones, l'entreprise a très bien traversé la crise et son niveau de croissance ne peut pas être aussi fort.
 

Qu'en est-il de votre politique de recrutements pour 2011 ?

Au début de l'année 2010, nous avions prévu de recruter 800 personnes supplémentaires. En réalité, nous en avons recruté 300 de plus, c'est-à-dire 1 100 en tout. Nous avons dû tout simplement adapter nos effectifs à l'évolution de notre chiffre d'affaires qui a bien progressé en cours d'année.

"Notre turn-over de 12,5% en 2010 devrait croître de 2 points cette année"

Il a ainsi augmenté successivement de 4,3% au premier trimestre, puis de 9,2% au deuxième, 15,3% au troisième et 12,3% au dernier trimestre 2010. Notre turn-over quant à lui est l'un des plus faibles du secteur, à hauteur de 12,5%. Cette année, il devrait cependant croître de 2 points au regard de la reprise de l'activité économique, qui favorise la mobilité des collaborateurs, mais également de la structure de la pyramide des âges de la société.

Avec une moyenne d'âge de 33 ans, les collaborateurs sont dans la pleine force de l'âge et sont plus sollicités par le marché. Pour 2011, on compte en tout cas recruter au moins autant qu'en 2010. Nous allons par ailleurs maintenir les mécanismes incitatifs existants pour garder nos collaborateurs comme la redistribution en 2010 de 1% du capital de la société en actions gratuites [soit 1,9 million d'euros, NDLR], et de permettre aux dirigeants de toutes les sociétés du groupe d'être associés à son capital.

Sur quels types de mission travaillez-vous en ce moment ?

Le mouvement de consolidation des infrastructures informatiques des grands donneurs d'ordres se poursuit. C'est un mouvement lent, mais régulier et certain. Les domaines concernés vont de l'hébergement, aux besoins en matière de service desk, de virtualisation et de Cloud privé.

A ce titre, nous travaillons avec les plus grands fournisseurs technologiques tel que VMware, partenaire historique de Neurones. L'autre tendance importante concerne la migration des postes clients vers Windows 7, poussée par le fait qu'une très grande majorité d'entreprises ne sont pas passées à Vista et qu'elles se décident à franchir le pas. 

Enfin, il y a également beaucoup d'attentes sur la mobilité et l'accès aux applicatifs métier sur smartphones, en particulier l'iPhone. Ce qui implique un renforcement des infrastructures techniques mais aussi de nouvelles problématiques de sécurité auxquelles on se doit de répondre. 

 

Luc de Chammard est fondateur et P-DG de la SSII Neurones. Il a occupé les postes de chef de publicité chez Young&Rubicam, de chef de produit marketing chez Unilever avant de fonder Neurones en 1985 qu'il dirige depuis cette date. Luc de Chammard est diplômé de HEC.