Google confronté au défi d'imposer Chrome OS en entreprise

Google confronté au défi d'imposer Chrome OS en entreprise Trois mois après leur lancement officiel, les premiers Chromebooks ont été livrés à plusieurs grandes entreprises du CAC 40. Le point sur le potentiel de ce nouveau produit.

L'annonce de Google avait fait l'effet d'une bombe. Dévoilé en avant première en juin 2009, le système d'exploitation basé sur Chrome avait tout pour faire trembler Microsoft et son historique et toujours très populaire Windows.

Positionné sur le segment de marché des netbooks, Google Chrome OS a finalement été lancé trois ans plus tard - une durée interminable dans le monde de l'informatique - dans un contexte de marché où les cartes ont depuis largement été rebattues.

"Chrome OS a en effet été conçu à une époque où les netbooks avaient le vent en poupe. Nous nous sommes concentrés sur le format des PC portables car c'est sur ce type de terminal que la plupart des individus font de l'informatique", a notamment pu expliquer Brian Rakowski, vice-président produits pour Chrome.
 

Des ventes de netbooks en chute

Mais aujourd'hui, les ventes de netbooks sur le dernier trimestre 2011, sont en chute de 18,9% en Europe selon les chiffres du Gartner (avec un peu moins de 12 700 unités écoulées), avec en France des ventes qui ont même dégringolé de 49%.

Le contexte apparaît donc plus que jamais tendu pour Google, le cabinet d'études américain allant jusqu'à douter de la pénétration de Chrome OS sur le marché. Mais, Google veut croire dur comme fer au succès de ses chromebooks, en particulier auprès de sa clientèle entreprises.

"Les chromebooks sont une illustration probante du Device as a Service" (Eric Haddad - Google)

"Le chromebook est une illustration probante de la notion de Device as a Service. C'est une innovation majeure qui nécessite un temps d'adoption. Nous avons commencé à livrer pour des phases de tests dans plusieurs grandes entreprises du CAC 40 qui ont été très séduites par l'aspect locatif du terminal", indique Eric Haddad, directeur Google Enterprise pour la France.

Il faut dire que les terminaux estampillés Chrome ne manquent pas d'atouts, du moins sur le papier. Pour un tarif (maximum) de 25 euros par mois et par terminal, les entreprises sont assurées de disposer d'un poste de travail à jour, sécurisé et interfacé avec de nombreuses applications de gestion et des outils bureautiques en mode SaaS (Google Apps, INES, BIME, TalentSoft...). Sans compter la présence du Citrix recevier pour la virtualisation d'applications. 

Le tout pour un tarif de 900 euros sur trois ans - avec l'assurance de voir son matériel renouvelé en fin de période. Toujours sur le papier, l'enveloppe est beaucoup plus séduisante que le TCO habituel issu des configurations sous Windows pouvant, selon le Gartner, dépasser les 3 000 euros par an.  

A cela s'ajoute la possibilité d'accéder depuis mi-septembre au Chrome Web Store, la boutique d'applications en ligne signée Google, ou encore d'adjoindre un système de gestion de fichiers pour les contenus stockés en local.

Le ciel de Chrome OS pourrait bien s'assombrir plus vite que prévu

Pour autant, le ciel de Chrome OS pourrait bien s'assombrir plus vite que prévu. Face à une conjoncture de marché difficile avec des ventes de netbooks en berne, l'OS de Mountain View devra également batailler ferme pour se faire une place face à Microsoft et en particulier Windows 8 dont les temps de démarrage annoncés (10 secondes) n'ont maintenant plus rien à envier à ceux des Chromebooks (8 secondes).

Mais, ce n'est pas tout. Si les netbooks n'ont plus la cote, ce n'est pas du tout le cas des smartphones et des tablettes dont les ventes atteignent des sommets, et qui tournent de plus en plus souvent sous Android, autre OS mobile star de Google.

Or, si jusqu'à fin 2010, Google avait toujours porté haut le flambeau de Chrome OS, cela semble un peu moins le cas aujourd'hui. Le président de Google, Eric Schmidt, a indiqué lors du dernier MWC 2011, que les deux systèmes d'exploitation mobiles étaient sur le chemin de la convergence.
 

Alors faut-il craindre la disparition des netbooks en général et des chromebooks en particulier. Rien n'est moins sûr martelle-t-on chez Google. "Dans le succès d'un terminal, le form factor n'est pas à négliger et les chromebooks se distinguent avec des usages propres auxquels les smartphones et les tablettes tactiles ne peuvent pas répondre", estime Eric Haddad.