TechEd : opération séduction de Microsoft avec Windows 7 et Azure

Lors de son traditionnel rassemblement TechEd, Microsoft a ostensiblement fait du pied aux DSI et aux développeurs. Le but : mettre discrètement fin à XP et avoir une longueur d'avance sur les autres PaaS.

Première annonce importante lors du TechEd, qui s'est déroulé la semaine dernière à la Nouvelle-Orléans, pour les produits Windows : la disponibilité imminente de la bêta publique du Service Pack 1, pour les serveurs (Windows Server 2008 R2) et pour les terminaux (Windows 7).   

Les responsables de parc informatique auront vite fait de relier les deux en notant deux ajouts fonctionnels susceptibles de les intéresser s'ils songent à la virtualisation de leurs postes de travail. En maîtrisant la full HD, la 3D et la transparence (aéro), Remote FX vient enrichir l'expérience utilisateur depuis un poste virtualisé.

Autre nouveauté complémentaire, Dynamic Memory veut optimiser les machines virtuelle par un ajustement dynamique de la mémoire allouée. Le but étant de ne plus voir aucune différence avec un poste "normal". Bref, Microsoft veut être prêt à fournir une technologie confortable pour les postes virtualisés qui devraient en France concerner des dizaines de milliers de terminaux.

Ce Service Pack 1 contient aussi des mises à jour essentielles pour la sécurité du dernier système d'exploitation de Microsoft, Windows 7. Tous les bugs répertoriés depuis son lancement en septembre 2009 ont fait l'objet d'un patch correctif. Même si ces corrections étaient déjà disponibles auparavant, les rassembler dans un pack représente pour certains le signe officialisant la disponibilité optimisée du système. Certains peuvent donc attendre ce feu vert avant de migrer.

Dans le viseur de l'éditeur : les possesseurs d'un parc tournant sous XP SP2, dont le support s'arrête presqu'en même temps que la disponibilité du SP1 de Windows 7

D'ailleurs, Microsoft le sait bien, puisque un site visant à dédramatiser la migration vers Windows 7 a été mis en ligne à destination des entreprises de toutes tailles. Et dès la semaine prochaine, une campagne de publicité sera aussi lancée.  

Dans le viseur de l'éditeur : les possesseurs d'un parc tournant sous XP SP2, dont le support s'arrête presqu'en même temps que la disponibilité du SP1 de Windows 7. D'ailleurs, dans ses bannières commerciales "Passez à Windows 7" l'éditeur n'a pas oublié de rajouter, avec humour : "Oui à la retraite d'XP"... 

Un pas pour améliorer la virtualisation, une stratégie presque impérieuse actuellement, et un patch de sécurité déjà disponible : certains ont pu considérer le pack comme trop léger, décevant.  "Sur XP et Vista, le SP1 avait été accueilli avec un certain soulagement car il avait résolu certains problèmes importants et amélioré certaines compatibilité applicatives.  

Depuis, dans l'imaginaire, les SP1 devaient apporter des changements majeurs, alors que leur but originel se limite en fait à compiler la correction des bugs enregistrés. De plus, si ce SP1 n'a rien de révolutionnaire, c'est aussi un signe de la qualité et de la stabilité de base de la version initiale de Windows 7, qui a déjà été adopté par de nombreux grand groupes avant même sa parution", tient à rappeler Julien Lesaicherre, chef de produit Windows Entreprise.

 

"Le déploiement de logiciels sera dorénavant plus facile sur Azure" (Laurent Ellerbach, Microsoft)

Les pieds sur terre, la tête dans les nuages

Les autres annonces importantes concernaient Azure, la plate-forme cloud ouverte de Mircosoft. Son kit de développement logiciel SDK a été mis à jour pour supporter Visual Studio 10 et le dernier framework du langage .NET. Les bugs des applications développées pourront aussi être mieux dépistés. La gestion de la base de données SQL Azure a aussi été améliorée avec notamment une baisse de 25% de la tarification et une capacité de stockage portée à 50 Go. L'ajout d'un outil de synchronisation des bases de données renforce la tolérance de la plate-forme aux systèmes hybrides. 

Le message est clair : les développeurs sont sollicités pour venir nourrir le PaaS Azure. "Le déploiement de logiciels sera dorénavant plus facile sur cette plate-forme. Microsoft a essayé de faciliter la vie des développeurs en palliant des manques et en répondant à des besoins exprimés, comme il le fait pour toutes ses plates-formes" rappelle Laurent Ellerbach, responsable de l'équipe relation développeurs chez Microsoft.

En attendant, l'éditeur de Redmond compte bien donner l'exemple et y amener toutes ses applications. Dans un récent mail médiatisé, Tony Scott, DSI monde de Microsoft, a annoncé à son P-DG, Steve Ballmer, que pas moins de 85% des logiciels maison seraient dans les nuages d'ici 10 ans. Office 2010, Exchange, SharePoint y sont déjà. Mais pour d'autres, cela risque d'être beaucoup plus compliqué. Comme Dynamics. Laurent Ellerbach l'admet . "Une version du CRM dans le cloud est prévue, mais nous n'avons pas de date à annoncer, c'est loin d'être évident à réaliser."