Virtualisation de datacenter : pourquoi OVH a choisi VMWare

L'hébergeur spécialiste de l'Open Source aurait pu se tourner vers Xen Server. OVH a préféré mettre en place une solution propriétaire pour opérer son offre d'IaaS.

En juin dernier, l'hébergeur OVH, connu pour sa spécialisation Open Source, annonçait officiellement le lancement d'une offre d'IaaS (Infrastructure as a Service). A travers cette solution, il propose un service permettant à ses clients de créer et d'opérer en ligne un datacenter, créer et déployer des machines virtuelles. L'infrastructure sous-jacente repose sur les produits VSphere et Vcenter de VMWare. Un partenariat a été signé pour l'occasion avec l'acteur de la virtualisation.

"Nous avons créé un plugin pour VSphere", explique Hélène Caraux, chef de produit Cloud chez OVH. "Il permet aux clients d'effectuer des demandes de ressources de stockage et d'hébergement d'applications." Grâce à VSphere, la société de services automatise la mise à disposition des ressources machines qui sont ensuite disponibles dans les trois minutes qui suivent. Et naturellement, le client pourra ensuite installer sur ces instances n'importe quel OS serveur (Linux, Unix, Windows...) compatible avec la technologie VMWare.

 

Un benchmark entre VMWare, Xen, Virtuoso et Proxmox

 


Mais pourquoi OVH, qui est historiquement centré sur l'Open Source, a-t-il opté pour un outil de virtualisation propriétaire, plutôt que pour une alternative libre ? "Nous avons comparé VMWare avec les technologies Xen Server, Virtuoso et Proxmox", explique Hélène Caraux. "Au bout d'un an et demi de test, nous en avons conclu que VSphere et VCenter répondaient mieux à nos besoins, assez spécifiques, en matière de livraison de datacenters virtuels."

La possibilité de gérer jusqu'à 10 000 instances virtuelles par VCenter

Et le chef de produit d'évoquer notamment les atouts de VMware High Availability (disponible dans VSphere), conçue pour redémarrer une machine virtuelle en moins de trois minutes en cas de plantage. "Les solutions Open Source n'étaient pas aussi rapides, ou ne proposaient tout simplement pas cette fonction", ajoute-t-elle. Autre point fort qui a fait pencher la balance en faveur de VMware, "VSphere permet au travers de VMotion de migrer à chaud une machine virtuelle d'un serveur physique à l'autre", pointe-t-on chez OVH.

Mais, l'hébergeur laisse la porte ouverte à d'autres offres de virtualisation Open Source, notamment Xen et Virtuoso. Tout en soulignant par ailleurs des limites à la technologie de VMWare. "VSphere peut gérer jusqu'à 10 000 instances virtuelles par VCenter. Nous observons également des limites en termes de host et de stockage, mais la solution permet néanmoins de prendre en charge plusieurs peta octets de données", note Hélène Caraux, avant de rappeler que la virtualisation VMWare est aussi utilisée au sein de l'offre OVH Virtual private server.


Aux côtés de la couche de virtualisation, OVH a décidé de développer sa propre infrastructure NAS pour opérer ses services de stockage, avec un dispositif de basculement sur des NAS esclaves en cas de panne.

Pour l'heure, le prestataire de services est en train de tester des systèmes de SAN en SSD, à la demande de ses clients. "Nous évaluons actuellement les technologies d'EMC et de Seagate", confie Hélène Caraux.