Comment France eHealthTech s'organise pour défendre les intérêts du secteur e-santé

Comment France eHealthTech s'organise pour défendre les intérêts du secteur e-santé L'association fraîchement créée, qui regroupe 90 start-up, veut améliorer l'ouverture des données de santé, faciliter leur hébergement et libérer les investissements dans le secteur.

"Plateformes web, réseaux sociaux en santé, applications mobiles et objets connectés de santé, data en santé, machine to machine, interface numérique conversationnelle…" L'association France eHealthTech, créée en octobre 2015 pour "fédérer les start-up du secteur de la e-santé et du bien-être", est pour le moins hétéroclite. Difficile, dans ce cas, de proposer "des positions communes sur des enjeux partagés" ? Pas selon son président, Guillaume Marchand, CEO de Dmd Santé. "Certes, l'association regroupe déjà 90 start-up et nous avons encore de nombreux dossiers en cours d'examen. Mais nous avons créé six commissions pour couvrir un secteur dont les problématiques sont très vastes et réussir à parler d'une seule voix."

La commission économique et industrielle cherche à créer des interactions avec de grands groupes impliqués dans l'e-santé qui peuvent devenir partenaires. La commission R&D s'occupe de l'interaction avec les acteurs académiques (Inserm, CNRS…) et doit faire émerger des synergies. La commission communication gère la promotion de l'association. La commission data et données de santé défend l'open data et travaille sur l'hébergement des données de santé. La commission attractivité s'occupe de la problématique du financement et enfin la commission pouvoirs publics interagit avec les institutions, les parlementaires…

L'association sollicitée dans le cadre de la loi Macron 2

"Des problématiques mal-perçues par les politiques"

Car l'objectif premier est bien de gagner en visibilité et en lisibilité auprès des décideurs politiques et économiques pour peser sur leurs décisions. "Les problématiques de la filière sont encore mal-perçus par les acteurs politiques", déplore Ekaterina Besse, présidente R&D.

Pour ce qui est des revendications précises et des modifications législatives que les membres aimeraient voir entériner, la feuille de route est encore floue. "Les commissions ont commencé à travailler sur leur domaine respectif, explique Guillaume Marchand. Nous n'avons pas forcément d'attentes fortes pour l'instant. Nous avons été sollicités dans le cadre de la loi Macron 2 et nous avons parlé de l'association."

"Dépasser le stade de l'expérimentation ou du projet pilote"

Déjà, pourtant, certains axes se dégagent. L'accès aux appels d'offres publics pour la e-santé et aux financements, d'abord. "Les startups dans la e-santé sont aujourd'hui sous-capitalisées, analyse Jean-François Ramadier, président de la commission attractivité. L'accès à des financements externes ou à des accords de coopération industrielle sont déterminants du développement de cette filière." Les start-up du secteur e-santé doivent, selon lui, "démontrer leur capacité à attirer les investisseurs ou des grands groupes pour industrialiser et déployer à une grande échelle leurs innovations" et prouver que leur business model est viable pour "dépasser le stade de l'expérimentation ou du projet pilote régional".

France eHealthTech axera également son travail sur l'accès aux données de santé et le développement de l'Open Data. "L'accès à certaines données est difficile, et cela pénalise les acteurs français", note Ekaterina Besse. Le président de l'association évoque aussi l'hébergement des données, "qui coûte extrêmement cher actuellement" ou encore "l'accès aux remboursements".