Kamino Retail lève 1,25 million d'euros pour décloisonner le retail media
Fondée par quatre vétérans du retail media en début d'année, la start-up a du pain sur la planche pour convaincre les grands DSP du secteur de jouer le jeu de se brancher à son SSP.
La start-up Kamino Retail, fondée en janvier par quatre vétérans du retail media (Storetail, Criteo), annonce ce jeudi 28 septembre sa première levée de fonds de pré-amorçage, d'un montant de 1,25 million d'euros, auprès de 50 Partners, Better Angle et d'une quinzaine de business angels.
L'entreprise voit les choses en grand : devenir demain l'ad server puis le SSP de grands retailers pour leur permettre de valoriser leur inventaire en accueillant, à partir d'une seule plateforme, toute la demande d'annonceurs en quête d'emplacements de retail media on site. "Le retail media est un environnement extrêmement cloisonné. La preuve : aucun DSP média n'est aujourd'hui pluggé à un SSP retail. La raison est que les technologies qui équipent les retailers pour faire du retail media sont à la fois SSP et DSP : ce faisant, elles imposent aux régies des retailers de se servir uniquement de leur propre DSP comme porte d'accès à la demande des annonceurs", explique Marianne Schneider, cofondatrice de Kamino Retail.
"Une marque comme Nestlé, qui a des accords mondiaux avec The Trade Desk, ne sera plus obligée de passer par un DSP tiers, spécifique au retail media"
Résolument positionnée du côté des retailers, et de surcroit des régies les plus matures en matière de retail media, Kamino Retail veut leur permettre, en plus de commercialiser leurs deals en gré à gré, de casser les silos entre les différentes sources de demande programmatique en s'équipant d'une seule technologie : Kamino. Charge à cette dernière de servir de pont, en s'interfaçant elle-même à toutes les plateformes DSP du marché : DSP retail media, certes, mais également, média et DOOH. Le but ? Renforcer la demande et donc la compétition autour des inventaires des retailers en mâchant le travail pour les agences et trading desks, qui pourront se servir de leur DSP média habituel pour accéder à cet inventaire.
"Une marque comme Nestlé, qui a des accords mondiaux avec The Trade Desk, ne sera plus obligée de passer par un DSP tiers, spécifique au retail media, pour accéder aux inventaires de ses partenaires distributeurs", illustre Elie Aboucaya, cofondateur de Kamino Retail. De quoi permettre au retailer , suivant cette logique, d'améliorer son taux de remplissage et par conséquent ses revenus. Car contrairement à ce qui se dit couramment dans ce marché, pour nos interlocuteurs, l'on site est loin d'être saturé. "Le taux de remplissage moyen d'un site e-commerce aujourd'hui est de 20%, 25% dans les meilleurs des cas. Seules certaines catégories des sites de la grande distribution sont full", assure Elie Aboucaya.
Reste à savoir si de gros acteurs de ce marché, comme Criteo ou Citrus Ad, accepteront de connecter leur DSP à Kamino. "Cela prendra peut-être du temps, mais nous avons la conviction que c'est le sens de l'histoire. Pour rappel, Amazon Advertising, de très loin le leader mondial du retail media, collabore déjà avec plus de 150 partenaires 3rd party", complète le dirigeant, en précisant que des tests concluants d'intégration ont été réalisés cet été avec de grands DSP média du marché. Des tests qui devront se poursuivre cette année avant que les premières intégrations soient live ou en cours de mise en place en 2024.
Retailink ouvre le bal
Côté régies, Kamino Retail dispose déjà d'une belle carte de visite : Retailink, la régie du groupe Fnac Darty, qui s'en sert depuis le mois de mai mais uniquement pour activer son inventaire vidéo. Le player de Kamino permet à la régie de diffuser des vidéos intégrant des carrousels de produits shopables, car ils peuvent être directement rajoutés au panier en un clic. D'autres discussions et réponses à appels d'offre sont en cours.
La levée permettra à la start-up de recruter cinq profils tech seniors supplémentaires et de se concentrer sur le développement de sa plateforme. Une deuxième levée, de type série A, est déjà prévue pour l'année prochaine afin de conforter le développement technologique et commercial de l'entreprise en Europe (des contacts sont en cours en Espagne).