Quand la tech promet de réinventer le secteur du sport

Si l'industrie du sport a accusé un sacré retard en termes d'investissements dans la tech, tout cela est actuellement en train de changer. Ce retard va toutefois devoir être rattrapé.

L’intérêt pour le sport en général n’a jamais été aussi haut. Un exemple : les activités sportives sont en hausse. Rien qu’en 2022, plus de 60% des plus de 15 ans en France déclaraient avoir pratiqué du sport au moins une fois par semaine au cours des 12 derniers mois. Si l’on compare à 2018, c’est 6 points supplémentaires sur le baromètre de l’endorphine. Boosté par ce regain d’intérêt du sport par les consommateurs, et ce depuis la crise sanitaire, c’est désormais tout un secteur qui a le vent en poupe. Mais ce regain d’intérêt pour le sport peut aussi présenter un désavantage, celui d’une industrie qui a accusé un sacré retard en termes d’investissements dans la Tech. Si tout cela est actuellement en train de changer, il va néanmoins falloir combler ce retard extrêmement rapidement.

Une opportunité d’innover à grande vitesse

Bien que le challenge soit aujourd’hui de rattraper un certain retard, et de trouver les meilleures stratégies pour ravir plusieurs cibles en même temps, à savoir les sportifs amateurs, les supporters, les sponsors et les professionnels du secteur, l’autre défi est de réussir à réinventer un secteur qui se porte déjà bien. Car oui, aussi antinomique que cela puisse paraître, intégrer la Tech dans le sport présente un bénéfice, plus qu’une stratégie pour sauver un secteur. D’ailleurs, les opportunités sont si nombreuses que le secteur a une autoroute devant lui pour réellement innover et générer des profits sur plusieurs niveaux.

Surtout, ce que le sport a à son avantage, comparé à bien d’autres secteurs, c’est que malgré son retard, il peut apprendre de ce qui a pu être fait par le passé dans d’autres industries, facilement déceler les mauvais investissements et viser la lucarne pour marquer du premier coup, ou presque. Faire des partenariats avec des entreprises de la Tech reconnues pour leur expertise devrait les aider à déceler les mauvais investissements, et surtout mieux les accompagner stratégiquement.

La data, nouvelle alliée du sport

Les bénéfices devraient donc être multiples. Tout d’abord les interactions avec les supporters seront renforcées. Mais là où la partie devient intéressante c’est lorsqu’elle permet aux coachs de mieux s’informer sur les statistiques de leurs athlètes. Selon plusieurs critères et informations, le tout grâce à la data, les coachs peuvent ainsi adapter les entraînements, les programmes alimentaires, et ainsi éviter les blessures, planifier de meilleurs moments de récupération et, in fine, permettre aux athlètes d’améliorer leurs performances.

Du côté des supporters et des fans, la Tech leur permettra d’être mieux ciblés pour que leurs attentes soient mieux comprises, et pour leur offrir du contenu plus pertinent, pour une immersion encore plus forte émotionnellement.

Oui, le pouvoir de la donnée n’est plus à prouver, mais il doit néanmoins être clarifié. Trop de données peut s’avérer totalement inefficace. Encore une fois, le secteur du sport peut s’appuyer sur les meilleurs exemples pour éviter de mettre en place des programmes tournés autour de la data qui seront à la fois une perte d’investissements et ne donneront aucuns résultats tangibles.

D’ailleurs, si le secteur sportif est l’un de ceux qui a accusé le plus de retard en termes d’investissements technologiques, c’est aussi car il est assez conservateur ; peut-être par ses règles de jeux, ou tout simplement car les fans sont avant tout à la recherche d’une expérience qui ne se vit que dans le moment présent. Mais cela ne signifie pas qu’il faille s’arrêter sur cette analyse pour en tirer une conclusion sur la situation actuelle. Le pouvoir de la donnée va permettre avant tout de connecter les athlètes de manière plus personnelle et émotionnelle avec les fans. Et à mesure que la data ouvrira de nouvelles possibilités, elle deviendra indispensable.

Quand le sport dépasse le stade de la popularité et devient massif

Si on regarde auprès du grand public, cet intérêt pour le sport est perceptible sur plusieurs niveaux. Tout d’abord par le nombre de salles et nouveaux concepts qui ne cessent d’éclore. A titre d’exemple, une étude réalisée par Deloitte mettait en lumière que c’est 23 % de nouveaux clubs de sport qui ont ouvert leurs portes dans toute l’Europe entre 2017 et 2019.

On peut également le voir par exemple dans l’intérêt porté sur les montres connectées, qui ont vu un bon de + 15 % en termes de vente entre le premier trimestre 2022 et 2021. Elles permettent de suivre principalement les performances physiques pour se maintenir en santé, un point de plus en plus important pour beaucoup de personnes depuis la crise sanitaire. Alors que le sport a longtemps été perçu comme une activité qui n’était pas physiquement accessible à tous, les perceptions sont en train de changer. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes veulent ressentir cette adrénaline particulière et rien de mieux que de les accompagner avec l’aide de la Tech.

Nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins dans le domaine du sport et de la tech. Cette démocratisation auprès des consommateurs va permettre à un secteur d’enclencher une transformation totale. Cela permettra de créer de nouveaux jobs, d’avoir de meilleures opportunités et également d’attirer de nouvelles cibles, qui étaient, il y a encore peu, inatteignables.

Le domaine que l’on appelle désormais « Sportech » innove sur tous les fronts. Un exemple et non des moindres : l’avancée dans le domaine de la parapharmacie et de la médecine sportive pour le consommateur continue avec des médicaments permettant notamment de surveiller sa température, d’optimiser ses performances en continu et d’éviter les blessures. Le prochain défi sera d’embarquer également les entreprises les plus réticentes au changement afin de réellement pousser tout le secteur vers le haut, l’innovation appelant à constamment vouloir se surpasser ; comme dans le sport après tout.