Lime veut lancer des scooters électriques à Paris au printemps

Lime veut lancer des scooters électriques à Paris au printemps L'opérateur de trottinettes et vélos électriques, qui attend l'autorisation de la mairie, proposerait ainsi trois moyens de transport dans une même appli et viendrait contester le monopole de Cityscoot.

La nature a horreur du vide et le marché déteste les monopoles. Ainsi, Cityscoot ne sera bientôt plus le seul opérateur de scooters électriques partagés à Paris. Lime a annoncé le 27 janvier son intention de se lancer sur ce marché avec deux premières villes pilotes : Paris et Washington. La start-up n'a pas encore reçu l'autorisation de la mairie de Paris pour déployer ses appareils, mais se dit confiante dans sa capacité à se lancer au printemps. Lime n'a pas annoncé combien de scooters seraient déployés au lancement, mais compte commencer à petite échelle et augmenter progressivement la cadence à mesure que la demande progressera et qu'elle réussira à intégrer ces nouveaux appareils à sa logistique de recharge et de maintenance. Lime s'appuie sur un partenaire pour la fabrication des appareils, la marque chinoise de scooters électriques grand public NIU, dont les engins ont été adaptés à un usage partagé intensif. Les prix du service n'ont pas encore été dévoilés. 

Cette annonce est dans la continuité de la stratégie de diversification de Lime pour poursuivre sa croissance. L'année dernière, la start-up a fait l'acquisition de Jump, la filiale de micromobilités d'Uber, afin de proposer des vélos électriques en plus des trottinettes, son service historique. L'entreprise proposera ainsi trois moyens de transport différents au sein de son application. Lime nous précise que ses scooters ne seront pour l'instant pas intégrés à l'appli de son investisseur Uber, comme le sont déjà ses vélos et trottinettes.

Faire grossir la flotte

Les concurrents de Lime sur les trottinettes préparent aussi cette diversification : Dott va lancer des vélos à Paris cette année, tandis que Tier a commencé l'année dernière à proposer des scooters électriques en Allemagne. "Les scooters permettent de couvrir des trajets plus longs que les vélos et les trottinettes, de l'ordre de 5 à 8 kilomètres", explique au JDN Ghassan Haddad, directeur des affaires publiques de Lime Europe.  Outre proposer plus d'options au client, cela permet d'augmenter la taille de la flotte dans une ville qui plafonne le nombre de trottinettes autorisées, comme le font Paris et Lyon ainsi que des dizaines de villes européennes.  

C'est en tout cas la fin d'une situation bien confortable pour Cityscoot, qui se trouvait sans concurrent depuis l'abandon de l'allemand Coup fin 2019. "La promotion que Lime va faire des scooters partagés nous convient bien", assure le PDG de Cityscoot Bertrand Fleurose, avant de mettre en garde : "Je n'ai jamais été contre la concurrence à condition qu'elle ne dégrade pas l'image du service. Lime n'a pas toujours été exemplaire par le passé, j'espère que les nouvelles équipes feront mieux que les anciennes. Car nous avons mis beaucoup d'argent et d'efforts pour proposer des standards élevés qui donnent une bonne image du scooter partagé." Il ne voit pas non plus de problème à ce que les scooters de Lime soient intégrés à l'application Uber, aux côtés de ceux de Cityscoot. "Cela donnerait forcément lieu à une discussion, mais il a toujours été envisagé que nous ne serions un jour plus le seul service de scooter intégré chez Uber." 

Lime semble en tout cas conscient de son déficit d'image, hérité d'une période où la start-up est arrivée à Paris sans concertation avec les autorités, déployant des milliers de trottinettes dans les rues sans contrôle. "Nous voulons changer cette approche et cette attitude du passé", assure Ghassan Haddad. Il le garantit, l'entreprise ne lancera pas ses scooters sans l'accord de la mairie. Pour illustrer cet assagissement, Lime met également en avant des fonctionnalités de sécurité, comme l'obligation de prendre un selfie avec le casque avant de pouvoir démarrer (ce qui n'empêche aucunement de l'enlever après) ainsi qu'une détection laser de la présence du casque dans le coffre. Deux casques y seront d'ailleurs disponibles, permettant de voyager facilement à deux. Comme chez Cityscoot, les utilisateurs devront disposer d'un permis de conduire et le scanner dans l'application avant de pouvoir utiliser le service.