Fausses informations, tromperie des utilisateurs... Bruxelles a X dans le collimateur
La Commission européenne a récemment pointé du doigt X, le réseau social autrefois connu sous le nom de Twitter, pour son système de badges bleus payants. Selon l'UE, cette pratique trompe les utilisateurs et enfreint les règles de transparence en vigueur.
Les accusations de l'UE
La Commission européenne a émis un avis sévère concernant les badges bleus payants de X. Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, a déclaré que ces badges, autrefois symbole de sources fiables, sont désormais utilisés de manière trompeuse.
"À l'époque, les coches bleues signifiaient des sources d'informations fiables", rappelle Thierry Breton sur X. "Maintenant, avec X, notre opinion est la suivante: ils trompent les utilisateurs et enfreignent le DSA."
La Commission estime que X viole ses obligations de transparence, notamment en ce qui concerne la publicité et l'accès aux données pour les chercheurs. "X conçoit et exploite son interface pour les comptes vérifiés avec la coche bleue d'une manière qui ne correspond pas aux pratiques de l'industrie et trompe les utilisateurs", a déploré la Commission dans un communiqué relayé par BFM TV. "N'importe qui peut s'abonner pour obtenir un tel statut vérifié, ce qui nuit à la capacité des utilisateurs à prendre des décisions libres et éclairées sur l'authenticité des comptes avec lesquels ils interagissent."
Enquête en cours et possibles sanctions
Le règlement sur les services numériques (DSA), mis en place pour protéger les internautes contre les contenus dangereux, est au cœur des critiques de Bruxelles envers X. Ce règlement impose aux plateformes de mettre en place des systèmes de signalement efficaces et de retirer promptement tout contenu illicite. Une procédure préliminaire avait été ouverte le 12 octobre, cinq jours après les attaques du Hamas contre Israël. Puis une enquête formelle avait été déclenchée en décembre.
Cette enquête pourrait conduire à des sanctions financières significatives si les accusations sont confirmées. "X a désormais le droit de se défendre, mais si notre point de vue est confirmé, nous imposerons des amendes et exigerons des changements importants", a averti Thierry Breton sur Twitter, cité par Le Figaro. Les sanctions financières pourraient atteindre 6% du chiffre d'affaires annuel mondial de X, une pénalité sévère pour le réseau social.
Impact sur les utilisateurs et réactions
Les utilisateurs de X sont directement affectés par ces badges bleus payants. Selon la Commission, cette pratique nuit à la capacité des utilisateurs à prendre des décisions éclairées sur l'authenticité des comptes avec lesquels ils interagissent. "Il existe des preuves que des acteurs malveillants abusent de ce dispositif", a ajouté l'exécutif européen.
En réponse, X a le droit de se défendre contre ces accusations. Toutefois, si les points soulevés par la Commission sont confirmés, des changements significatifs devront être apportés. Elon Musk, qui a défendu une vision radicale de la liberté d'expression depuis son rachat de Twitter, pourrait être contraint de revoir sa stratégie pour se conformer aux règles européennes.
La Commission européenne, gendarme du numérique dans l'UE, poursuit par ailleurs des investigations qui peuvent mener à deux accusations supplémentaires : diffusion de contenus illégaux et efforts insuffisants contre la manipulation d'informations. Bruxelles s'était inquiété en septembre de la quantité particulièrement élevée de fausses informations publiées sur X, après des tests effectués sur plusieurs réseaux sociaux.