Le Nasdaq dévisse, les marchés asiatiques vacillent

La correction des actions technologiques aux États-Unis, aggravée par des prévisions économiques moroses, a généré une baisse généralisée sur les places boursières asiatiques.

Mardi 3 septembre, le Nasdaq a chuté de 3,26%, marqué par un fort repli des grandes entreprises technologiques. Nvidia, fleuron de l'intelligence artificielle, a enregistré une baisse de 9,5%, effaçant environ 280 milliards de dollars de sa capitalisation boursière. Ce mouvement baissier a aussi touché d'autres géants des microprocesseurs comme AMD (-7,16%) et Intel (-8,14%).

Un recul massif du Nasdaq et des prises de bénéfices

Sam Burns, responsable de la stratégie d'investissement chez Mills Street Research, a déclaré : "Je pense qu'il s'agit surtout de prises de bénéfices et de rééquilibrage de portefeuilles", cité par Le Figaro. "Je ne vois pas cette séance comme annonciatrice d'une correction plus importante".

L'un des éléments déclencheurs de cette chute est l'indice ISM (Institute for Supply Management), qui a révélé une contraction de l'activité manufacturière américaine pour le cinquième mois consécutif.

En août, les nouvelles commandes ont atteint leur plus bas niveau depuis mai 2023, ce qui a ravivé les craintes d'un ralentissement économique majeur. Les statistiques récentes sur la production manufacturière ont également confirmé un ralentissement aux États-Unis, renforçant les inquiétudes des investisseurs.

Cette prise de bénéfices intervient également après une période de forte hausse, particulièrement dans le secteur technologique, soutenue par l'essor de l'intelligence artificielle. Cependant, comme le note José Torres d'Interactive Brokers : "Le blues de septembre a frappé Wall Street aujourd'hui", une période historiquement défavorable pour les actions, selon une déclaration citée par La Presse.

L'impact sur les marchés asiatiques et les autres indices mondiaux

La chute du Nasdaq a rapidement eu un effet domino sur les autres marchés mondiaux, en particulier en Asie. Mercredi, la Bourse de Tokyo a clôturé en baisse de 4,24% pour le Nikkei, tandis que le Topix perdait 3,67%. En Chine, l'indice Hang Seng de Hong Kong a reculé de 1,48%, et à Shanghai, l'indice composite a baissé de 0,53%. La Bourse de Séoul a également été touchée avec une baisse de plus de 2%.

Cette réaction des marchés asiatiques s'explique en partie par la dépendance accrue de certaines industries à la demande technologique américaine, exacerbée par l'affaiblissement de la production industrielle. Le Nikkei, souvent sensible aux variations de Wall Street, a ainsi subi de plein fouet le recul des valeurs technologiques.

En parallèle, le Dow Jones et le S&P 500 ont également terminé en forte baisse, respectivement de 1,51% et 2,12%, reflétant la nervosité des investisseurs. La volatilité des marchés financiers a profité aux valeurs dites "défensives" aux États-Unis. Des entreprises comme Coca-Cola (+0,75%) et UnitedHealth (+1,44%) ont enregistré de légères hausses, car moins exposées aux risques économiques à court terme.

Des craintes accrues sur l'économie mondiale

Les chiffres économiques décevants ont ravivé les craintes d'un ralentissement économique global, notamment après la publication des derniers rapports sur le marché de l'emploi et de la production industrielle.

Le taux de chômage aux États-Unis a légèrement augmenté en juillet, passant à 3,8%, contre 3,6% le mois précédent, augmentant l'incertitude sur la solidité de l'économie américaine.

Certains analystes craignent que la politique de désinflation de la Réserve fédérale américaine (Fed) puisse, si elle est mal calibrée, provoquer une récession plus sévère que prévu. Selon Les Echos, la banque Wells Fargo a d'ailleurs révisé à la baisse ses prévisions pour plusieurs entreprises américaines, notamment Boeing, dont l'action a chuté de 7,32% mardi.

Le marché obligataire américain n'est pas resté insensible à cette situation. Le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans a baissé à 3,84%, contre 3,90% quelques jours auparavant, les investisseurs privilégiant des actifs plus sûrs en période de crise. Ce mouvement a contribué à amplifier l'anxiété sur les marchés boursiers mondiaux.

Enfin, la Fed pourrait annoncer une baisse des taux directeurs lors de sa prochaine réunion en septembre, pour tenter de contrer le ralentissement économique. Cependant, les incertitudes sur l'évolution de l'économie mondiale rendent les investisseurs prudents.