Bouygues Telecom opte pour la mobilité interne pour réduire ses coûts

Bouygues Telecom opte pour la mobilité interne pour réduire ses coûts L'opérateur télécoms prévoit des primes attractives et un accompagnement pour soutenir les volontaires dans leur mobilité.

Pour répondre aux défis économiques croissants sans recourir à des licenciements, Bouygues Telecom met en œuvre une nouvelle stratégie sociale. En misant sur la mobilité interne volontaire, l'opérateur cherche à optimiser ses ressources humaines tout en préservant ses effectifs actuels. Un accord signé avec les partenaires sociaux marque une étape clé dans cette transition.

Une stratégie centrée sur la mobilité interne

Bouygues Telecom, qui emploie près de 10 000 salariés, a récemment annoncé un programme de mobilité volontaire pour ses équipes. Prévu du 1er décembre 2024 au 30 septembre 2025, ce guichet permettra aux employés de postuler à des postes au sein des filiales du groupe Bouygues, telles que Colas, Equans, ou TF1. Ce programme est basé sur le volontariat et s'appuie sur un accord signé avec les partenaires sociaux, visant à offrir des perspectives d'évolution sans recourir à des licenciements.

Ce dispositif inclut des mesures incitatives pour faciliter les transitions. Une prime de mobilité progressive est proposée : 5 000 euros pour trois ans d'ancienneté et jusqu'à 40 000 euros pour dix ans et une mutation réussie vers une autre entité du groupe. En complément, un budget formation et un accompagnement personnalisé via du coaching seront mis à disposition des volontaires.

L'accord signé renforce également la gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP) mise en place depuis octobre 2023. Ce dispositif, initialement jugé insuffisant par certains syndicats, bénéficie désormais d'un cadre financier élargi pour soutenir les mobilités.

Réduction des coûts sans suppressions d'emplois

Confronté à une pression accrue sur ses marges, Bouygues Telecom cherche à réduire sa masse salariale tout en limitant les impacts sociaux. Lors du comité social et économique (CSE) exceptionnel du 1er octobre, l'entreprise a dévoilé les grandes lignes de son plan de transformation stratégique, incluant un gel des embauches et le non-remplacement des départs. La suppression de 1 500 postes de prestataires externes a également été annoncée.

En revanche, aucun plan de départ volontaire ou licenciement collectif n'a été évoqué, malgré les inquiétudes des salariés. Celles-ci ont été amplifiées par la publication récente d'offres d'emploi pour ses antennes au Maroc et au Portugal, notamment dans les services client et informatique. Cette situation a entretenu des rumeurs sur une éventuelle externalisation.

Une vigilance maintenue par les syndicats

Malgré ces avancées, les syndicats restent prudents. Selon Azzam Ahdab, délégué syndical CFDT, l'absence d'informations précises sur la future organisation interne crée un climat d'incertitude parmi les salariés. Les élus se réjouissent néanmoins de l'élargissement des dispositifs existants, tout en appelant à des efforts supplémentaires, notamment en matière de revalorisation salariale.

En parallèle, les syndicats mettent en garde contre une dégradation potentielle des conditions de travail pour ceux qui resteront dans l'entreprise. Ils insistent sur l'importance de préserver un équilibre entre les efforts de maîtrise des coûts et le maintien d'un environnement de travail stable.

Une dynamique commerciale en soutien

Bouygues Telecom ne se limite pas à ces mesures sociales et financières. L'entreprise a intensifié ses efforts commerciaux, notamment avec le lancement de sa nouvelle marque, B.iG, et d'une offre "Pure fibre" pour attirer de nouveaux clients et fidéliser les plus jeunes. Ces initiatives, couplées au rachat de La Poste Mobile, ont permis à l'opérateur de dynamiser ses recrutements d'abonnés mobiles, renforçant sa position dans un secteur marqué par une forte concurrence tarifaire.

Selon des sources internes relayées par Les Echos, ces résultats commerciaux encourageants auraient contribué à apaiser les tensions avec les syndicats, facilitant les négociations autour du programme de mobilité interne.