Budget 2025 : Antoine Armand prêt à des ajustements pour éviter une censure
Alors que la motion de censure se profile, des négociations serrées s'engagent autour des mesures fiscales pour éviter l'impasse.
Alors que la tension politique atteint son paroxysme à l'Assemblée nationale, le gouvernement Barnier est confronté à une potentielle motion de censure sur le projet de budget 2025. Dans un contexte de débats tendus, Antoine Armand, ministre de l'Économie, a déclaré ce jeudi être prêt à des concessions pour éviter une crise politique et économique majeure. Au cœur des négociations : l'augmentation de la taxe sur l'électricité, critiquée de toutes parts.
Le budget 2025, un enjeu critique pour le gouvernement Barnier
Sous la menace d'une motion de censure imminente, le ministre de l'Économie Antoine Armand a multiplié les interventions médiatiques pour défendre le projet de budget 2025 et avertir des conséquences graves d'un rejet. Lors de son passage sur BFMTV/RMC, il a mis en garde contre une "tempête économique et financière" susceptible de s'abattre sur la France si aucun compromis n'était trouvé.
"Le Premier ministre a parlé de tempête. Ce n'est pas un mot choisi au hasard, c'est un mot qui a une résonance financière, économique et budgétaire, et nous sommes évidemment prêts à des concessions pour éviter cette tempête", a-t-il déclaré, cité par Libération.
Le recours à l'article 49.3, envisagé par Michel Barnier pour adopter le texte sans vote, pourrait précipiter une motion de censure déposée par le Nouveau Front Populaire (NFP), coalition des partis de gauche. Antoine Armand a appelé à la responsabilité des formations politiques, notamment à droite et à gauche de l'hémicycle. "Ce que je dis aux partis politiques qui n'ont rien en commun, tout à droite ou tout à gauche de l'hémicycle, c'est [que] ce n'est pas parce qu'on n'a pas un accord avec un gouvernement qu'on affaiblit son pays", a-t-il insisté, cité par Le Monde.
La taxe sur l'électricité, principal point de discorde
La taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité (TICFE) est devenue un des enjeux majeurs du budget. Le gouvernement souhaite augmenter cette taxe, ce qui pourrait rapporter jusqu'à 6 milliards d'euros en recettes, bien au-delà des 3 milliards qu'une simple remise à son niveau d'avant-crise aurait générés.
Cette hausse est vivement critiquée par le Rassemblement national (RN), qui la juge "inadmissible". Marine Le Pen a exigé des "engagements clairs et fermes sur l'abandon des 3 milliards d'euros de hausses du prix de l'électricité", menaçant de voter une motion de censure avec les partis de gauche.
Face à cette pression, Antoine Armand a déclaré que des ajustements étaient possibles, mais sous certaines conditions. "Mais il ne doit pas se faire à n'importe quel prix, il doit se faire en cohérence avec le budget que nous portons", a-t-il affirmé sur BFMTV.
Une crise économique et budgétaire en perspective
Le rejet du budget pourrait engendrer des répercussions économiques majeures, selon Antoine Armand. "on risque de décrocher comme un avion qui est en altitude et qui à un moment risque de perdre le contrôle. Or, il y a un chemin : ce chemin, c'est ce budget", a-t-il expliqué.
La chute du gouvernement sans budget mettrait la France dans une situation d'incertitude, avec des comparaisons faites à la crise grecque. Antoine Armand a toutefois rappelé : "La France a une économie, la France a une situation d'emploi, d'activité, d'attractivité, une puissance économique et démographique qui est bien supérieure", a-t-il déclaré, selon Le Figaro.
Le ministre a également souligné l'importance d'éviter une dégradation de la note souveraine du pays, une décision attendue de l'agence de notation S&P dans les prochains jours.
Pour éviter une crise majeure, Antoine Armand et Michel Barnier ont appelé à la responsabilité des parlementaires, en particulier ceux du groupe socialiste. Ces derniers pourraient jouer un rôle déterminant en s'abstenant lors du vote sur la motion de censure.
Avec une situation toujours bloquée, le sort du gouvernement Barnier et la stabilité économique de la France restent suspendus aux décisions des prochains jours.