Atos sécurise 233 millions d'euros pour relancer son activité
En pleine restructuration financière, le groupe Atos vient de finaliser une augmentation de capital de 233 millions d'euros. Cette opération marque une étape essentielle dans son plan de sauvegarde, visant à réduire la dette et stabiliser son activité.
Le groupe informatique français Atos, autrefois fleuron de la transformation numérique, poursuit sa lutte pour retrouver la stabilité. Cette semaine, il a annoncé la réussite de son augmentation de capital grâce à la mobilisation de ses créanciers. Cette opération, cruciale pour sa survie, s'inscrit dans un vaste plan de restructuration financière.
Une levée de fonds indispensable pour Atos
Atos a levé 233 millions d'euros via une augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription (DPS). Sur les 63 milliards d'actions proposées, 29% ont été souscrites directement par les actionnaires, tandis que les créanciers ont couvert le reste grâce à une combinaison de versements en numéraire et de compensations de dettes. Philippe Salle, futur directeur général, a personnellement investi 9 millions d'euros dans cette opération, d'après Les Echos.
Cette levée de fonds constitue une bouffée d'oxygène pour le groupe, dont la dette atteignait 5 milliards d'euros cet été. Cependant, elle s'accompagne d'une forte dilution des actionnaires, une décision difficile mais essentielle pour assurer la pérennité d'Atos.
En parallèle, Atos a finalisé la vente de sa filiale Worldgrid, spécialisée dans les systèmes de pilotage pour centrales nucléaires, à Alten pour 270 millions d'euros. Cette opération permettra de réduire la dette nette d'environ 200 millions d'euros. Ces cessions s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie globale visant à se recentrer sur ses activités clés et à alléger son fardeau financier.
Le groupe a également annoncé être en discussions avec l'État français pour céder sa branche stratégique de supercalculateurs, utilisée notamment dans la dissuasion nucléaire. Cette vente pourrait rapporter entre 500 et 625 millions d'euros supplémentaires selon La Tribune.
Un plan de sauvegarde validé
Le tribunal de commerce a validé un plan de sauvegarde qui prévoit, outre cette augmentation de capital, une conversion massive de dettes en actions. Ce plan a pour objectif de réduire la dette de 3 milliards d'euros et d'assurer la viabilité du groupe à moyen terme. Mais il repose aussi sur des paris, notamment une hausse des revenus et une amélioration rapide de la rentabilité.
Philippe Salle, qui prendra les rênes en février 2025, devra piloter cette transformation dans un contexte de défiance des investisseurs et d'incertitude économique.
Malgré ces initiatives, les défis restent nombreux pour Atos. La dilution des actionnaires, la volatilité de son cours en bourse et les inquiétudes des employés fragilisent la confiance dans le redressement du groupe. En interne, certains craignent que ces mesures n'offrent qu'un sursis temporaire à l'entreprise, sans résoudre ses problèmes structurels.
Toutefois, si Atos parvient à exécuter son plan de manière efficace, la combinaison de levées de fonds, de cessions et d'une restructuration ciblée pourrait ouvrir la voie à une stabilité financière durable.