Déficit public : Bruno Le Maire riposte avec virulence

Déficit public : Bruno Le Maire riposte avec virulence Lors de son audition devant la commission des finances de l'Assemblée nationale, l'ancien ministre des Finances a vivement critiqué les députés pour leur rôle dans l'aggravation du déficit public en 2023 et 2024.

Face aux députés de la commission des finances, Bruno Le Maire n'a pas cherché à éluder les questions sur le dérapage budgétaire des années 2023 et 2024. Auditionné le 12 décembre, l'ancien ministre des Finances a assumé certaines erreurs, tout en dirigeant un feu nourri de critiques contre les parlementaires, les accusant de manquer de cohérence dans leur gestion des finances publiques.

Une audition sous tension

L'ancien ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, s'est présenté jeudi 12 décembre devant la commission des finances de l'Assemblée nationale. Cette audition faisait suite à l'aggravation du déficit public, passé de 4,4% du PIB prévu initialement pour 2024 à 6,1% en fin d'année. L'objectif de la commission était de comprendre les raisons de ces écarts et d'identifier les responsabilités.

Dès le début, Bruno Le Maire a adopté une posture offensive, accusant les députés d'être responsables d'une partie des dérives budgétaires. "Cette Assemblée taxe, dépense, censure", a-t-il déclaré, cité par Les Échos.

Il a particulièrement critiqué les mesures adoptées par les parlementaires, notamment les 60 milliards d'euros de dépenses supplémentaires votées pour le budget 2025. Il a également pointé du doigt les partis d'opposition, accusant le NFP de charger "à mort la barque fiscale" et le RN de proposer des solutions simplistes.

Des responsabilités partagées mais contestées

Bruno Le Maire a reconnu une part de responsabilité dans les erreurs de prévisions fiscales des services sous son autorité, expliquant que celles-ci avaient contribué à l'aggravation du déficit. "Je suis responsable des erreurs de prévision sur les recettes de mes services", a-t-il affirmé, rapporté par Le Monde.

Cependant, il a souligné que la gestion des finances publiques relève d'un effort collectif, déplorant le manque de soutien parlementaire pour engager des réformes budgétaires nécessaires. Il a également alerté sur les conséquences des taux d'intérêt élevés, qu'il a décrits comme un "nœud coulant" pour l'économie française.

L'intervention musclée de Bruno Le Maire a suscité des réactions immédiates. Éric Ciotti (UDR) a critiqué une attitude qu'il a qualifiée de condescendante : "Qui êtes-vous pour nous juger ?", a-t-il lancé, rappelant que les députés exercent leur mission constitutionnelle de contrôle. De son côté, Éric Coquerel (LFI), président de la commission des finances, a minimisé les accusations de l'ancien ministre.

Malgré les tensions, cette audition a mis en lumière des divergences profondes sur les solutions à apporter au dérapage budgétaire, sans qu'un consensus ne semble émerger à court terme.