Moral des ménages en berne : inflation et chômage au cœur des préoccupations
La confiance des ménages français s'est détériorée en décembre, avec un indicateur en baisse d'un point par rapport au mois précédent, selon l'Insee. Cette tendance s'explique par des craintes accrues concernant le chômage, l'inflation et le niveau de vie, dans un contexte marqué par des incertitudes persistantes.
Des inquiétudes économiques croissantes
En décembre, l'indicateur de confiance des ménages s'est établi à 89, perdant un point par rapport à novembre, où il s'élevait à 90. Ce score reste bien en dessous de sa moyenne de longue période, calculée sur les années 1987 à 2023. Cette détérioration s'accompagne de plusieurs signaux inquiétants pour l'économie française.
Les craintes des ménages face à l'inflation continuent de croître, comme le rapporte Le Figaro. La proportion de ceux anticipant une accélération des prix au cours des douze prochains mois a progressé de cinq points, se rapprochant de la moyenne de longue période. Ce ressenti s'ajoute à une baisse générale de l'opinion sur le niveau de vie, qui a perdu quatre points en décembre. Là encore, cet indicateur reste largement sous sa moyenne historique.
Parallèlement, les inquiétudes liées au chômage sont en forte hausse. L'indicateur mesurant ces craintes a bondi de 10 points pour atteindre 53, après une hausse de 9 points en novembre. Ce niveau est le plus élevé depuis mai 2021. Ces chiffres reflètent un contexte social marqué par l'annonce de fermetures de sites industriels emblématiques, comme ceux de Michelin et ArcelorMittal, et par les déclarations du ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, qui a prédit d'autres fermetures dans les mois à venir.
Une stabilité apparente masquant des anticipations pessimistes
Malgré ces signaux négatifs, l'opinion des ménages sur leur situation financière actuelle reste stable en décembre, tout comme la proportion de ceux estimant opportun de réaliser des achats importants. Cependant, les perspectives d'avenir s'assombrissent : l'opinion sur la situation financière future recule d'un point et s'éloigne davantage de sa moyenne historique. Cette prudence se reflète dans le comportement des ménages, qui semblent reporter des décisions de consommation face aux incertitudes.
Concernant l'épargne, les Français continuent d'afficher une certaine résilience. La confiance dans leur capacité d'épargne actuelle et future a progressé d'un point. Bien que la proportion de ménages considérant qu'il est "opportun d'épargner" ait diminué, elle reste nettement supérieure à la moyenne de longue période. Le taux d'épargne en France, mesuré au deuxième trimestre 2024, atteignait 17,6%, un des niveaux les plus élevés de la zone euro selon Le Parisien, contre 13,1% en Espagne et 12,9% en Italie.
L'Insee souligne que cette dégradation de la confiance, associée à une montée des craintes sur le chômage et l'inflation, pourrait freiner la consommation dans les mois à venir, élément clé de la croissance économique.