Budget 2025 : un défi entre économies records et nouvelles taxes pour François Bayrou

Budget 2025 : un défi entre économies records et nouvelles taxes pour François Bayrou Le gouvernement table sur 32 milliards d'économies et 21 milliards d'impôts supplémentaires pour réduire un déficit public jugé critique, tout en préservant les classes moyennes et populaires.

L'examen du projet de loi de finances pour 2025 marque une étape cruciale pour François Bayrou. Face à un déficit public en hausse et une croissance en recul, le gouvernement mise sur un équilibre fragile entre économies historiques et augmentation ciblée des recettes fiscales. 

Des économies inédites pour maîtriser les dépenses publiques

Le gouvernement prévoit 32 milliards d'euros d'économies en 2025, qualifiées par Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, comme "le plus grand effort de baisse de dépenses depuis 25 ans", une déclaration relayée par Le Figaro. Cette réduction s'appuiera notamment sur une baisse de 5% des budgets des agences publiques. "Chaque ministre, vous allez le voir au Sénat, chaque jour va annoncer dans son périmètre les agences qu'il va fusionner, les agences qu'il va supprimer", a précisé la ministre, ajoutant que cet effort représenterait 2 milliards d'euros d'économies dès l'année prochaine.

Les coupes ne s'arrêtent pas là. Des aides encore actives depuis la crise sanitaire, notamment dans le domaine de l'énergie, seront supprimées, tandis que 4 000 postes seront supprimés dans l'Éducation nationale, selon les informations du président de la commission des finances, Éric Coquerel, via Le Parisien.

Par ailleurs, un fonds spécial dédié à la réforme de l'État sera financé par des actifs immobiliers de l'État, permettant ainsi de poursuivre les réductions de dépenses tout en investissant dans des réformes structurelles.

Des hausses d'impôts ciblées pour augmenter les recettes

Pour compenser une partie du déficit, le gouvernement table sur 21 milliards d'euros de recettes fiscales supplémentaires. Parmi les mesures les plus notables, la taxe sur les transactions financières passera de 0,3% à 0,5%. Cette taxe, créée en 2012, pourrait rapporter jusqu'à 3 milliards d'euros par an. François Bayrou a également confirmé une contribution de 0,5% sur les patrimoines financiers des particuliers les plus aisés, spécifiquement sur les dividendes détenus dans des holdings. Cette mesure devrait générer environ 2 milliards d'euros.

D'autres recettes proviendront du maintien de la taxe sur les billets d'avion et de la réduction des allégements de charges aux entreprises, évaluées à 1,6 milliard d'euros. Cependant, François Bayrou a affirmé que les classes populaires et moyennes ne seront pas concernées par ces hausses d'impôts, une position réitérée par Amélie de Montchalin sur TF1 ce mercredi : "Nous n'allons pas augmenter les impôts pour les classes moyennes et les classes populaires".

Un cadre budgétaire sous haute tension

Avec une prévision de déficit public fixé à 5,4% du PIB en 2025, contre 6,1% en 2024, le gouvernement vise une trajectoire ambitieuse mais jugée fragile par plusieurs observateurs. Lors de son audition devant la commission des finances du Sénat, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a souligné la nécessité pour la France de réduire son déficit budgétaire. "C'est l'intérêt national qui doit dépasser les divers intérêts personnels ou partisans", a-t-il déclaré.

Le gouvernement devra également composer avec un Sénat divisé et le spectre de l'utilisation de l'article 49.3 pour faire adopter le budget. Selon Le Journal du Dimanche, le vote final du projet de loi de finances en première lecture est prévu pour le 23 janvier, mais un recours à la commission mixte paritaire pourrait être nécessaire pour trouver un compromis entre les chambres.