Retraites : le Medef tire la sonnette d'alarme sur la méthode de négociation

Retraites : le Medef tire la sonnette d'alarme sur la méthode de négociation Tandis que les syndicats contestent l'âge légal de 64 ans, le Medef plaide pour des alternatives viables sans alourdir le coût du travail ni compromettre la gestion des régimes complémentaires.

À l'approche des négociations sur la réforme des retraites, le Medef, par la voix de son président Patrick Martin, exprime de vives réserves sur la méthode adoptée par le gouvernement et sur les enjeux qu'elle soulève.

Les réserves sur la méthode gouvernementale

Le Medef critique la manière dont le gouvernement organise les discussions autour de la réforme des retraites. Patrick Martin, président de l'organisation patronale, a déploré un "mode opératoire qui évolue d'heure en heure", qualifiant cet état de fait de "déstabilisant". Il a également souligné que l'implication d'organisations du secteur public dans les négociations, majoritairement centrées sur le secteur privé, pourrait brouiller les débats.

Pour Patrick Martin, cette méthode pourrait mettre en péril la gestion spécifique des régimes complémentaires, qu'il considère comme "remarquablement bien gérés par les partenaires sociaux". Il a insisté sur l'importance de ne pas créer de connexions entre ces régimes et ceux du secteur public, souvent déficitaires, rapporte Les Echos.

Le maintien des 64 ans et les attentes du Medef

L'âge de départ à la retraite fixé à 64 ans reste, selon le Medef, un "socle" essentiel pour stabiliser les régimes de retraite. Patrick Martin a néanmoins reconnu que cette mesure, à elle seule, ne suffira pas à garantir l'équilibre financier à long terme. Il appelle à des propositions alternatives, mais prévient : celles-ci ne doivent pas alourdir le coût du travail ni affecter la compétitivité des entreprises françaises.

En revanche, des sujets comme l'usure au travail pourraient, selon lui, faire consensus avec les syndicats. Il se dit attentif à toute solution qui renforcerait la viabilité des systèmes de retraite sans pénaliser les entreprises.

Une réforme plus globale de la protection sociale

Au-delà des retraites, Patrick Martin milite pour une réflexion globale sur le financement et la gouvernance des régimes sociaux. Selon lui, les systèmes actuels "sont à bout de souffle" et nécessitent des ajustements profonds pour répondre aux défis économiques actuels, rapporte France Info.

Il alerte également sur les conséquences du "décrochage de la France" face à des pays comme les États-Unis ou la Pologne, qui adoptent des politiques fiscales et économiques favorables aux entreprises. Ce contexte renforce, selon le Medef, l'urgence de maintenir un cadre compétitif tout en apportant des réponses durables aux défis sociaux.