Rachat de TikTok : le bal des prétendants s'intensifie
TikTok, réseau social aux 170 millions d'utilisateurs aux États-Unis, est au centre d'intenses négociations depuis la mise en place d'une loi contraignant sa maison mère chinoise, ByteDance, à céder 50% de son capital à des intérêts américains. Entre diplomatie, enjeux économiques et sécurité nationale, les discussions se concentrent autour d'Elon Musk, que Donald Trump considère comme un potentiel repreneur idéal.
TikTok face à la pression américaine
La récente loi adoptée par le Congrès en 2024 impose à ByteDance de vendre une part significative de TikTok, sous peine d'interdiction sur le territoire américain. Depuis le 19 janvier 2025, Donald Trump a suspendu l'application de cette loi pour 75 jours afin de trouver une solution. Cette mesure vise à évaluer si les garanties apportées par ByteDance sur la gestion des données des utilisateurs américains sont suffisantes.
"TikTok a une grosse valeur, mais s'ils [les autorités chinoises] n'approuvent pas, il n'en aurait plus", a déclaré Donald Trump, cité par Le Figaro, lors d'un point de presse, soulignant que cette décision est cruciale pour l'avenir de la plateforme. Citant les préoccupations sur la sécurité des données, les élus américains ont justifié la loi comme un moyen de prévenir tout accès ou manipulation par Pékin.
Cependant, Donald Trump a relativisé les risques, affirmant : "Il y a tant de produits qui sont fabriqués en Chine et le seul dont ils se plaignent, c'est TikTok. Soyons honnêtes, nous avons des problèmes plus graves que de voir la Chine récupérer des informations sur de jeunes enfants", rapporte CNews.
Elon Musk, un acteur stratégique pressenti
Elon Musk, PDG de Tesla, SpaceX et propriétaire de X, émerge comme un candidat potentiel au rachat de TikTok. Proche de Donald Trump, il a été désigné par ce dernier comme une figure capable de sécuriser l'avenir de la plateforme tout en rassurant les parties prenantes. Le président des Etats-Unis a ainsi déclaré être ouvert à l'idée qu'Elon Musk acquiert la plateforme s'il le souhaite.
Cette option semble aussi séduire du côté chinois. L'agence Bloomberg a rapporté que le gouvernement chinois pourrait envisager positivement un rachat par l'homme d'affaires, tout en restant vigilant sur le respect des "principes du marché". Une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a précisé lors d'un point de presse : "En matière d'opérations et d'acquisitions, les entreprises devraient décider de façon indépendante, en accord avec les principes du marché".
Cependant, des incertitudes subsistent. ByteDance, malgré les pressions, reste réticente à céder une partie de son contrôle. Les discussions se poursuivent dans un contexte de relations diplomatiques tendues entre Washington et Pékin.
Une transaction aux multiples enjeux économiques et politiques
La proposition américaine inclut que 50% du capital de TikTok soit transféré à des intérêts privés américains, en échange de la non-application de la loi. Cette stratégie, selon Donald Trump, permettrait d'aligner TikTok sur les standards de sécurité nationaux tout en favorisant des investisseurs américains.
L'avenir de l'application reste néanmoins fragile. La décision de suspendre temporairement la loi a été saluée par Oracle, l'entreprise qui héberge TikTok sur ses serveurs, mais critiquée par d'autres acteurs tels qu'Apple et Google. Ces derniers ont retiré l'application de leurs plateformes de téléchargement, ce qui empêche les utilisateurs américains de mettre à jour la plateforme.
TikTok, qui revendique 7 millions de petites entreprises utilisant son réseau pour prospérer aux États-Unis, est désormais au cœur d'un débat mêlant économie et sécurité nationale. Donald Trump voit dans cette transaction une opportunité de rééquilibrer les relations commerciales avec la Chine. Selon Le Monde, si Pékin refusait l'opération, le président réélu a averti que des "droits de douane" pourraient être imposés.