Stellantis investit 5 milliards pour relancer son empreinte industrielle aux États-Unis

Stellantis investit 5 milliards pour relancer son empreinte industrielle aux États-Unis Sous la pression des syndicats et des nouvelles politiques protectionnistes, Stellantis dévoile une stratégie pour réaffirmer sa présence aux États-Unis.

Face à la menace de taxes douanières et aux tensions syndicales croissantes, Stellantis a annoncé un plan d'investissement de 5 milliards de dollars pour renforcer sa production aux États-Unis. Cette initiative inclut la réouverture de l'usine de Belvidere, fermée depuis 2023, et des investissements massifs dans plusieurs autres sites du pays.

Une réponse aux pressions économiques et politiques

Sous la présidence Trump, les droits de douane sur les véhicules importés du Mexique et du Canada ont été annoncés à 25%. Cette mesure affecte particulièrement Stellantis, qui importe près de 40% de ses véhicules vendus aux États-Unis depuis ses usines dans ces deux pays. Pour limiter cet impact, le groupe a décidé de relancer une production localisée aux États-Unis.

L'usine de Belvidere, dans l'Illinois, est au centre de ce plan. Fermée en 2023, elle rouvrira ses portes pour produire un pick-up de taille moyenne. Cet investissement s'accompagne de la création de 1 500 emplois, une promesse initialement faite lors des négociations syndicales de 2023 avec l'UAW. Par ailleurs, les usines de Detroit, Toledo et Kokomo bénéficieront de modernisations pour renforcer leur production de modèles Jeep et Dodge, ainsi que de moteurs.

Une stratégie dictée par les négociations syndicales

L'annonce de Stellantis intervient après une série de négociations tendues avec le syndicat United Auto Workers (UAW), selon Le Monde. Lors des grèves massives de 2023, Stellantis avait promis d'investir à Belvidere, mais ce projet avait été suspendu en 2024 en raison de difficultés économiques. Avec cet investissement, le constructeur répond enfin aux attentes des travailleurs et du syndicat, qui a salué la création de milliers d'emplois dans le pays.

Ce plan marque également un tournant dans les relations entre Stellantis et l'UAW, souvent marquées par des conflits autour des conditions de travail et des salaires. L'entreprise cherche désormais à stabiliser sa collaboration avec le syndicat, un acteur clé dans ses opérations américaines.

Un objectif de reconquête du marché américain

Ces investissements sont aussi une tentative de reconquête pour Stellantis, qui a perdu 6 points de part de marché aux États-Unis en seulement quatre ans. Le groupe a également été confronté à des critiques sur ses prix élevés et des lacunes dans son offre de produits, d'après Les Echos.

La relance de l'usine de Belvidere et la modernisation des autres sites visent à renforcer l'attractivité de ses modèles et à regagner la confiance des concessionnaires et des consommateurs.

Enfin, cette stratégie est cohérente avec l'objectif affiché par John Elkann, président de Stellantis, de produire "aux États-Unis pour les États-Unis". En localisant davantage ses activités, le constructeur entend réduire sa dépendance aux importations tout en répondant aux attentes du gouvernement américain en matière d'emploi et d'industrialisation locale.