Bercy annonce un déficit public inférieur à 6,1% pour 2024

Bercy annonce un déficit public inférieur à 6,1% pour 2024 La maîtrise des dépenses publiques et des recettes fiscales supérieures aux attentes, notamment issues des droits de succession et de la TVA, ont permis à l'Etat de réduire légèrement son déficit pour l'année 2024.

Le ministère de l'Économie a annoncé une révision à la baisse du déficit public pour 2024, désormais attendu à environ 6% du PIB, contre une estimation initiale de 6,1%. Cette amélioration, portée par une meilleure maîtrise des dépenses et des recettes légèrement supérieures aux prévisions, a été confirmée par Éric Lombard, ministre de l'Économie, lors de ses vœux à la presse.

Des dépenses maîtrisées et des recettes fiscales meilleures

Selon les données communiquées par le ministère de l'Économie et relayées par Le Figaro, le déficit de l'État s'est établi à 156,3 milliards d'euros en 2024, contre une prévision initiale de 163 milliards. Cette amélioration de 6,4 milliards d'euros s'explique par une réduction des dépenses et des recettes fiscales meilleures qu'anticipé.

Les dépenses générales de l'État ont été inférieures de 1,7 milliard d'euros par rapport aux prévisions finales et de 7,2 milliards par rapport aux estimations initiales du budget 2024. Cette réduction est le résultat d'un "pilotage resserré" des programmes budgétaires, selon Bercy cité par La Tribune, incluant des annulations de crédits et une gestion prudente des réserves de précaution.

Du côté des recettes fiscales, Les Échos rapportent que les droits de succession ont généré 500 millions d'euros supplémentaires, tandis que les recettes de TVA ont dépassé les prévisions de 1,1 milliard d'euros. Toutefois, ces augmentations restent inférieures aux prévisions initiales du budget pour 2024. L'impôt sur le revenu et sur les sociétés s'est globalement maintenu dans les estimations, sans excéder les attentes.

Un objectif ambitieux pour 2025

Malgré cette amélioration en 2024, le déficit public demeure élevé par rapport aux standards européens. Le gouvernement vise une réduction à 5,4% du PIB en 2025, un effort qui nécessitera 50 milliards d'euros de réajustements, dont 32 milliards d'économies et 21 milliards de recettes supplémentaires.

Éric Lombard a souligné l'importance de ces efforts budgétaires lors de ses vœux à Bercy : "Ce budget comporte une part d'effort très importante", a-t-il déclaré. Par ailleurs, il a confirmé l'engagement du gouvernement à limiter les hausses de taxes, notamment pour protéger le pouvoir d'achat des ménages et éviter de pénaliser les entreprises.

Dans le cadre de ces ajustements, une "revue stratégique des participations publiques et du rôle de l'État actionnaire" sera menée, a annoncé le ministre. Ces mesures s'inscrivent dans une volonté de rationaliser les dépenses publiques sans alourdir la pression fiscale.

Un contexte européen et international tendu

Cette révision intervient dans un contexte européen marqué par des défis budgétaires communs. Éric Lombard a exprimé son soutien à l'Union des marchés de capitaux, un projet visant à mobiliser l'épargne privée pour financer des investissements dans la transition énergétique et l'innovation. "Nous devrons également développer la titrisation et œuvrer à la création d'un label pour un produit d'épargne européen", a-t-il précisé.

Sur le plan international, les relations commerciales tendues avec les États-Unis restent une source d'inquiétude. Alors que Washington menace d'imposer de nouveaux droits de douane sur les produits européens, le ministre a averti : "Nous y répondrons évidemment".