Philippe Salle, nouveau PDG d'Atos, face au défi du renouveau

Philippe Salle, nouveau PDG d'Atos, face au défi du renouveau Endetté, fragilisé et en quête de vision stratégique, Atos entame une nouvelle ère sous la houlette de Philippe Salle. Reste à savoir quelles mesures seront mises en place pour relancer la dynamique et restaurer la confiance.

Atos entame une nouvelle phase sous la direction de Philippe Salle, qui prend officiellement ses fonctions de président-directeur général ce 3 février. Avec une dette allégée mais encore lourde, un actionnariat en transition et la nécessité de rassurer ses clients, le dirigeant hérite d'un groupe en pleine instabilité. Son plan stratégique, attendu début mars, devra répondre à des enjeux financiers et opérationnels majeurs.

Une nomination validée après des mois de turbulences

La gouvernance d'Atos a connu une instabilité marquée ces dernières années. Depuis 2022, cinq directeurs généraux se sont succédé à la tête du groupe, reflétant les difficultés internes à stabiliser l'entreprise. Après la démission de Paul Saleh en 2024, Jean-Pierre Mustier avait brièvement pris les commandes avant que Philippe Salle ne soit désigné pour reprendre la direction. Sa nomination a été validée lors de l'assemblée générale du 31 janvier 2025, avec 94,18% des voix des actionnaires en sa faveur, d'après Boursier.com.

Déjà président du conseil d'administration depuis octobre 2024, Philippe Salle a confirmé son engagement en investissant "au moins 9 millions d'euros" dans le groupe selon Les Echos. Toutefois, il n'a pas encore dévoilé sa vision stratégique, se contentant d'annoncer qu'il souhaitait ouvrir "un nouveau chapitre pour le groupe".

Un groupe fragilisé par une crise financière et managériale

Atos a traversé une période critique marquée par une dette qui s'élevait initialement à près de 5 milliards d'euros. En décembre 2024, une restructuration financière a permis d'alléger cette charge à environ 2,1 milliards d'euros, grâce à un accord avec ses créanciers. Ce plan de restructuration a conduit Onepoint, actionnaire principal, à se retirer progressivement du capital du groupe.

Sur le plan commercial, Atos a subi une perte majeure avec la fin de son partenariat historique avec le Comité international olympique (CIO). Le groupe, qui avait été le pilier technologique des Jeux Olympiques de Paris 2024, a vu son contrat être attribué à Deloitte pour les prochaines éditions.

Dans un contexte de restructuration, les salariés attendent des clarifications sur l'avenir de l'entreprise. "On espère qu'il va rester, mais nous n'avons aucune garantie", a déclaré Fabrice Lorioux, délégué syndical Unsa. Cette déclaration illustre l'incertitude qui règne au sein du groupe, après plusieurs années de changements de direction.

Un plan stratégique attendu pour relancer la dynamique

Si Philippe Salle a fait ses preuves dans la gestion de grandes entreprises, son défi chez Atos s'annonce complexe. La priorité immédiate sera de rassurer les clients et les investisseurs en stabilisant le chiffre d'affaires, qui doit retrouver le seuil des 10 milliards d'euros. Pour cela, le dirigeant devra réorienter l'activité en supprimant les missions moins rentables et en renforçant les segments stratégiques.

L'attente est forte autour de la publication des résultats annuels prévue pour le 5 mars. C'est à cette occasion que Philippe Salle devrait exposer son plan de relance et préciser les choix opérationnels qui guideront Atos dans les mois à venir.