TotalEnergies : des bénéfices en chute, mais des perspectives rassurantes pour 2025

TotalEnergies : des bénéfices en chute, mais des perspectives rassurantes pour 2025 Alors que son bénéfice annuel recule significativement, la major pétrolière mise sur l'essor des énergies bas carbone et la croissance de sa production pour stabiliser sa rentabilité et préparer l'avenir.

TotalEnergies a enregistré une baisse significative de ses bénéfices en 2024, dans un contexte de repli des prix du pétrole et du gaz, après deux années de profits records. Malgré cette chute, le groupe a affiché un dernier trimestre solide et prévoit des investissements stratégiques pour 2025.

Un bénéfice en forte baisse, impacté par la conjoncture

TotalEnergies a vu son bénéfice net ajusté reculer de 21%, atteignant 18,3 milliards de dollars en 2024 contre 23,2 milliards en 2023. Son résultat net IFRS, qui prend en compte les éléments exceptionnels, chute de 26%, s'établissant à 15,8 milliards de dollars. Cette baisse est directement liée à un environnement énergétique moins favorable, marqué par une diminution des cours du brut et du gaz naturel.

Le prix moyen du Brent s'est établi à 80,8 dollars le baril, en repli de 2% par rapport à 2023. Le prix du gaz naturel européen a chuté de 9%. Par ailleurs, la marge de raffinage européenne, indicateur clé de rentabilité pour les raffineries, a plongé de 44%, atteignant 39,5 dollars la tonne contre 71 dollars en 2023.

Malgré cette baisse généralisée, TotalEnergies a maintenu un ratio d'endettement faible, passant de 12,9% fin 2023 à 8,3% fin 2024. "TotalEnergies a démontré au quatrième trimestre sa capacité à tirer parti de son modèle multi-énergies intégré, bénéficiant notamment de la bonne performance des secteurs Integrated LNG et Integrated Power sur le trimestre", a déclaré Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, cité dans le communiqué officiel des résultats 2024.

Un quatrième trimestre solide porté par le GNL et l'électricité

Bien que l'année ait été marquée par un recul global, le dernier trimestre 2024 a dépassé les prévisions des analystes. Le résultat net ajusté s'est établi à 4,4 milliards de dollars, en hausse de 8% par rapport au trimestre précédent.

La division Gaz Naturel Liquéfié (GNL) a notamment affiché une performance notable, avec une progression de 35% de son résultat opérationnel net ajusté, atteignant 1,43 milliard de dollars sur le trimestre. Cette hausse est attribuée à une augmentation de la production (+6%), un prix de vente stable et une volatilité accrue des marchés. Dans l'électricité, le segment Integrated Power a enregistré une croissance de 19% de son résultat opérationnel net ajusté, atteignant 575 millions de dollars.

"L'engagement sur les rachats d'actions de 8 milliards de dollars (par an, NDLR) et le fait que Totalenergies déclare un ratio d'endettement de 8% devraient apaiser les inquiétudes concernant les niveaux d'endettement", a réagi la Royal Bank of Canada, citée par BFMTV Bourse.

Des investissements stratégiques pour 2025

Face à cette conjoncture, TotalEnergies a annoncé un programme d'investissements nets de 17 à 17,5 milliards de dollars en 2025. Parmi ceux-ci, 4,5 milliards seront consacrés aux énergies bas carbone, avec un accent mis sur le développement des infrastructures électriques.

Dans le secteur des hydrocarbures, la major pétrolière prévoit une hausse de sa production de 3%, soutenue par le démarrage de plusieurs projets majeurs, notamment Mero 4 au Brésil et Ballymore dans le Golfe du Mexique. Le groupe ambitionne également de dépasser les 50 TWh de production nette d'électricité en 2025, soit une croissance annuelle de plus de 20%.

Côté actionnariat, TotalEnergies maintient une politique de retour aux investisseurs dynamique, avec un dividende fixé à 3,22 euros par action pour 2024, en hausse de 7%. De plus, l'entreprise prévoit de poursuivre son programme de rachat d'actions à hauteur de 2 milliards de dollars par trimestre.

Enfin, TotalEnergies a confirmé son projet de cotation continue à Paris et à New York, sans mise en place d'une double cotation distincte. "Il n'y aura pas deux classes d'actions, mais une seule, cotée en continu à Paris et à New York, reliées par le taux de change", a précisé Patrick Pouyanné, cité par Le Figaro.