Faut-il taxer davantage les riches ? Moscovici alerte sur les limites
Invité de France Inter le 18 septembre, Pierre Moscovici s'est exprimé sur la possibilité d'une nouvelle contribution des plus hauts revenus, dans un contexte de débat public sur la répartition de l'effort budgétaire.
Un appel à l'équilibre dans un contexte tendu
Face à une opinion de plus en plus sensible à la question de l'équité fiscale, Pierre Moscovici a estimé que "l'effort doit être partagé", ajoutant qu'il ne devait pas peser uniquement sur les ménages modestes ou les classes moyennes. Cette déclaration intervient alors que plusieurs syndicats et partis critiquent la trajectoire budgétaire du gouvernement.
Interrogé sur la proposition portée par des députés socialistes d'une taxe dite "Zucman" de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros, le premier président de la Cour des comptes a refusé de se prononcer directement. Il a toutefois précisé qu'un éventuel impôt de ce type devait rester "juste" et ne pas être "nocif à l'économie française", selon les propos rapportés par Le Figaro.
Pierre Moscovici a aussi rappelé que l'idée d'augmenter la fiscalité n'était "pas un tabou", tout en insistant sur la priorité donnée aux économies dans les dépenses publiques. Ce positionnement s'inscrit dans la continuité de ses prises de parole passées. En 2013, alors ministre de l'Économie, il avait mis en avant le "ras-le-bol fiscal".
Des incertitudes autour de son avenir
Selon Libération, Pierre Moscovici aurait annoncé en interne qu'il pourrait quitter ses fonctions avant le terme de son mandat, prévu en septembre 2026. Il pourrait rejoindre la Cour des comptes européenne, à Luxembourg. Interrogé à ce sujet, il a simplement déclaré : "Je peux vous assurer que je serai là pour tout le débat budgétaire", sans confirmer un éventuel départ.
Cette perspective intervient dans un climat institutionnel particulier. Au cours de l'été, des magistrats de la Cour des comptes, sous couvert d'anonymat, ont critiqué sa manière de diriger l'institution, parlant d'une gouvernance "très politique". Dans la même interview, relayée par Le Figaro, il a assuré qu'il régnait un climat "excellent" au sein de la Cour.