Nucléaire : les Etats-Unis relancent Westinghouse avec l'aide du Japon

Nucléaire : les Etats-Unis relancent Westinghouse avec l'aide du Japon Le groupe américain, détenu par Brookfield et Cameco, pourrait construire jusqu'à dix réacteurs AP1000. L'administration Trump espère un financement partiel venu de Tokyo.

L'administration américaine a signé un partenariat d'environ 80 milliards de dollars avec le groupe Westinghouse pour relancer la filière nucléaire, avec un soutien attendu du Japon. Ces réacteurs sont destinés à répondre aux besoins énergétiques croissants des centres de données liés à l'intelligence artificielle.

Washington et Tokyo, partenaires dans la relance de la filière

Le contrat signé entre les États-Unis et Westinghouse, propriété du groupe canadien Brookfield et du producteur d'uranium Cameco, prévoit la construction de huit à dix réacteurs AP1000. L'administration Trump s'est engagée à soutenir le développement de ces infrastructures sans toutefois financer directement leur construction. Le gouvernement compte sur le Japon pour apporter les fonds nécessaires, dans le cadre d'un accord commercial imposé par la Maison-Blanche.

Tokyo a indiqué étudier des investissements dans les réacteurs Westinghouse pouvant atteindre 100 milliards de dollars. Une liste de projets potentiels a été publiée lors de la visite de Donald Trump, les autorités japonaises ayant insisté sur l'implication d'opérateurs et de sous-traitants nationaux.

Aucun chantier n'a encore été officiellement désigné, mais Westinghouse a confirmé : " Nous travaillerons étroitement avec le gouvernement américain pour le choix des sites ", a déclaré un porte-parole de l'entreprise, cité par Les Échos.

L'objectif est de reconstituer une chaîne d'approvisionnement industrielle, alors qu'un seul réacteur AP1000 a été mis en service aux États-Unis depuis trente ans. Selon un rapport du ministère de l'Énergie publié en avril, " il suffirait peut-être de quelques centrales supplémentaires déployées de manière régulière pour qu'ils deviennent abordables sur la plupart des marchés".

Le gouvernement américain prévoit également d'accélérer la délivrance des permis et pourrait apporter des garanties financières. En retour, l'État percevrait 20 % des bénéfices générés par Westinghouse et disposerait d'options pour acquérir jusqu'à 20 % du capital de l'entreprise, en cas d'introduction en Bourse.

Relance industrielle et implication du secteur technologique

Parallèlement à ce plan, d'autres initiatives sont en cours. L'entreprise Fermi, lancée par l'ancien secrétaire à l'Énergie Rick Perry, a précommandé quatre réacteurs AP1000 pour alimenter un data center au Texas, en collaboration avec des partenaires sud-coréens.

D'autres groupes technologiques américains s'investissent dans la remise en service de réacteurs nucléaires. Google a signé un accord avec NextEra pour redémarrer une centrale dans l'Iowa fermée depuis 2020. Microsoft s'est associé à Constellation pour soutenir l'exploitation du site de Three Mile Island en Pennsylvanie. Meta, de son côté, participe au maintien en activité d'une centrale dans l'Illinois.

Brookfield, l'un des actionnaires de Westinghouse, est également en discussion pour redémarrer un chantier de centrale en Caroline du Sud abandonné en 2017.