Le patron du Medef juge que "le programme de LFI serait insupportable pour le pays"
Alors que le Medef fait sa rentrée, son patron Patrick Martin confie ses inquiétudes face au contexte politique incertain. Il craint notamment, en cas d'arrivée de la gauche au gouvernement, une "fuite des capitaux".
Depuis sa victoire aux élections législatives, la possibilité que le Nouveau Front Populaire arrive au gouvernement fait trembler une partie de la classe économique. Patrick Martin est de ceux-là. Alors que la Rentrée des entrepreneurs de France (REF) s'ouvre ce lundi, le patron du Medef a confié ses inquiétudes au Figaro dimanche 25 août, affirmant que "si le programme de LFI était appliqué, ce serait insupportable pour le pays, au sens propre du terme."
Patrick Martin craint en particulier une hausse des prélèvements obligatoires qui, selon lui, "serait d'une grande dangerosité pour le pays, mais aussi sur le plan des libertés". Par ailleurs, "l'augmentation du Smic à la charge des entreprises, le rétablissement d'un ISF - qu'il soit 'vert' ou pas -, tout cela serait immédiatement sanctionné par une fuite des capitaux, non par représailles politiques, mais par simple rationalité économique", estime-t-il.
"Nous subirions immédiatement une sanction sur nos finances publiques"
Le patron du Medef met également en garde contre les conséquences du programme de la gauche sur les comptes publics : "Il y a les entreprises, mais il y a aussi les investisseurs étrangers qui détiennent 54 % de la dette française. Si le programme de LFI venait à être mis en œuvre, nous subirions immédiatement une sanction sur nos finances publiques", affirme-t-il. Autre mesure défendue par le Nouveau Front Populaire, "l'abrogation de la réforme des retraites serait un coup terrible porté à l'économie, aux finances publiques, et finalement aux salariés et aux retraités", estime Patrick Martin.
Ce dernier annonce donc le lancement d'un "front économique, associant des chefs d'entreprise, des économistes et des think-tanks pour peser dans le débat et éviter que nos décideurs ne s'égarent."
D'autre part, Il exhorte Emmanuel Macron a faire cesser l'incertitude politique. Cependant, il ne s'agit pas, selon lui, de nommer à Matignon "un simple gestionnaire pour quelques mois jusqu'à une éventuelle nouvelle dissolution", car "cela prolongerait l'attentisme des chefs d'entreprise en matière d'investissement et de recrutement". A l'inverse, assure Patrick Martin, "il faut rassurer les investisseurs internationaux, qui, à bon droit, doivent savoir où ils mettent les pieds quand ils s'installent en France."