Le RN n'acceptera qu'un gouvernement technique et pose deux conditions

Le RN n'acceptera qu'un gouvernement technique et pose deux conditions En cas de motion de censure contre un futur gouvernement, l'attitude du Rassemblement national pourrait être déterminante à l'Assemblée nationale. Le parti pose donc ses conditions.

Si le Rassemblement national est certain de ne pas participer au prochain gouvernement, ses 126 députés disposeront d'un pouvoir considérable pour décider de censurer ou non le nouvel exécutif. Après avoir promis de renverser tout gouvernement issu du Nouveau Front Populaire, le parti de Jordan Bardella a annoncé ce mardi qu'il renverserait également une équipe menée par Xavier Bertrand. Mais alors quelle option bénéficierait de l'indulgence du RN ?

Le parti  "accepterait un gouvernement technique, qui expédierait les affaires courantes", a-t-on fait savoir en interne à l'AFP. Une équipe de hauts fonctionnaires et d'experts sans affiliation politique pourrait donc échapper à la censure des soldats de Marine Le Pen à l'Assemblée nationale.

"Mettre en place la proportionnelle aux législatives"

Pour autant, le nom de Thierry Beaudet, président du Conseil économique, social et écologique, ne suscite pas plus de sympathie que les autres au sein du RN : l'ancien patron de la MGEN, cité depuis lundi pour Matignon, "a pris position contre le RN" et "contre la loi immigration", déplore le parti auprès du Monde.

Le Rassemblement national ne se contente pas de demander un gouvernement d'expert. Il fixe à ce gouvernement un objectif précis : "mettre en place la proportionnelle aux législatives" afin "de dégager une majorité dans un an". Autrement dit, pour avoir la bénédiction du RN, le nouvel exécutif devra, tout d'abord, engager rapidement la réforme des institutions promise depuis 2017 par Emmanuel Macron afin de modifier le mode de scrutin des législatives.

Après quoi, il devra organiser de nouvelles élections dès que possible, c'est-à-dire à partir de juillet 2025, cette fois-ci à la proportionnelle. Un mode de scrutin qui devrait favoriser le parti d'extrême droite, arrivé largement en tête du premier tour le 30 juin dernier.