Les États-Unis menacés d'un shutdown après le report d'un vote sur le budget
Le président de la Chambre des représentants a repoussé le vote du budget, faute de majorité pour ce texte qui divise les Républicains.
Le timing est mauvais pour les Républicains. Majoritaires à la Chambre des représentants, ils risquent de provoquer un shutdown s'ils ne s'entendent pas rapidement sur la prolongation du budget de l'Etat. Celle-ci doit être adoptée avant le 1er octobre par le congrès américain, faute de quoi les administrations cesseront leur activité, mettant des millions de fonctionnaires au chômage technique, entrainant des perturbations du trafic aérien ou encore la suspension de certaines aides alimentaires.
Le vote du budget était prévu pour mercredi 11 septembre à la Chambre des représentants, dominée par le parti Républicain. Mais son président, Mike Johnson, s'est résolu à reporter le scrutin, conscient de n'avoir pas de majorité pour faire adopter le texte : les représentants démocrates s'y opposent, et certains républicains réclament une plus grande rigueur fiscale. Or la majorité républicaine est fragile et ne peut pas se passer de plus de quatre voix dans ses propres rangs.
Trump brandit la menace du shutdown
Si le vote du budget est aussi délicat, c'est également parce que l'ancien président Donald Trump a usé de son influence à la Chambre des représentants pour y adjoindre un second texte législatif : ce dernier affirme l'obligation de fournir une preuve de citoyenneté lors de l'inscription sur les listes électorales en vue de l'élection présidentielle. "Je provoquerai un shutdown du gouvernement en un clin d'œil (…) s'ils ne l'inscrivent pas dans le projet de loi", a menacé le candidat républicain, selon l'AFP. Celui-ci continue de dénoncer une fraude électorale lors de la dernière présidentielle, accusant notamment des étrangers d'avoir participé au scrutin.
Les représentants démocrates s'opposent fermement à ce texte législatif, arguant que le vote des étrangers est déjà interdit lors des élections fédérales. Au moins dix républicains ont également exprimé leur opposition, ce qui devrait en effet priver le texte de majorité. Or un shutdown serait très impopulaire, à moins de deux mois des élections qui renouvelleront la composition de la Chambre des représentants le 5 novembre, en même temps que le scrutin présidentiel.