Budget : les départements alertent sur la "destruction massive d'un échelon essentiel"
Le président de l'Assemblée des départements de France demande au gouvernement de reconsidérer les économies demandées aux collectivités locales.
Les départements ne peuvent "pas supporter à (eux) seuls 40% des 5 milliards d'euros qui sont demandés aux collectivités", tranche François Sauvadet. Dans un entretien accordé à la Tribune Dimanche, le président de la Côte-d'Or, chef de file de l'Assemblée des départements de France, alerte sur les restrictions budgétaires imposées aux collectivités locales dans le projet de loi de finances 2025, qu'il juge intenables.
Dans un budget qui prévoit de faire 60 milliards d'euros d'économies l'an prochain, les départements sont lourdement mis à contribution de l'effort de réduction du déficit. Si bien que, si le gouvernement s'en tient à son texte, François Sauvadet dit craindre une "destruction massive d'un échelon essentiel au socle républicain". En effet, selon lui, 30% de ces collectivités sont déjà "en difficulté". Par conséquent, en cas de coupe budgétaire, "85% ne pourront pas faire face à leurs engagements", estime-t-il.
"Incompréhensible"
A eux seuls, les départements se voient confrontés à un rabot de l'ordre de deux milliards d'euros dans le budget de l'an prochain. Une "double peine", estime François Sauvadet, puisque cet échelon territorial est "pieds et poings liés par les dépenses sociales", qu'il a le rôle de distribuer sans avoir la main sur leur montant : le Revenu de solidarité active (RSA), mais aussi l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA) destinée aux personnes âgées dépendantes, ainsi que la Prestation de compensation du handicap (PCH).
François Sauvadet juge ainsi "incompréhensible" que le gouvernement fasse reposer autant de pression budgétaire sur les départements, alors même que Michel Barnier "a dit qu'il fallait préserver les plus précaires". Si le président de l'Assemblée des départements admet que le Premier ministre "est l'héritier d'une situation budgétaire catastrophique", il estime que les départements "ne sont pas responsables de ce déficit" et, par conséquent, n'ont pas à en payer le prix.