Budget 2025 : la partie "recettes" du budget de la Sécu approuvée à l'Assemblée
Ce lundi à l'Assemblée nationale, les députés ont approuvé une version remaniée de la partie "recettes" du budget 2025 de la Sécurité sociale, notamment grâce aux voix de la gauche, puisque les députés macronistes et de droite ont voté contre.
Coup de théâtre à l'Assemblée : les députés de gauche ont fait approuver la partie "recette" du budget 2025 de la Sécurité sociale. Une victoire essentiellement dûe aux votes de la gauche et à une grande abstention du RN, les députés macronistes et de droite ayant voté contre. Ce texte amendé prévoit 17 à 20 milliards de cotisations supplémentaires et a été adopté en première lecture avec 126 voix "pour" et 98 voix "contre".
Encore 530 amendements à examiner
Dans un communiqué, le groupe LFI s'est félicité de ce vote "incroyable", y voyant un "nouvel échec d'Emmanuel Macron et Michel Barnier". De son côté, le Rassemblement national s'est dit opposé sur le fond, y voyant des "dingueries fiscales" imposées par la gauche. Le RN s'est cependant abstenu, afin de ne pas mettre un terme prématuré aux débats, puisque le rejet de la partie "recettes" aurait entraîné celui de l'ensemble du texte. Parmi les mesures approuvées dans la partie "dépenses" du texte et étudiées dans la soirée, les tests Covid ne pourront plus être remboursés sans prescription médicale.
L'examen du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) doit s'achever cette nuit, au plus tard à minuit, selon les délais fixés par la Constitution. Cependant, à la clôture des débats lundi en fin de soirée, 530 amendements restaient encore à examiner.
La menace du 49.3
Cette approbation de la partie "recettes", qui porte sur 600 milliards d'euros, reste une surprise, puisque celui-ci avait été rejeté à l'unanimité en commission des Affaires sociales. "La gauche de cet hémicycle a trouvé des majorités pour remplir les caisses de la Sécu, pendant que la droite a déployé tous ses efforts pour les vider", a commenté l'insoumise Elise Lebouocher, alors que le texte prévoit notamment d'augmenter les cotisations sur les revenus du capital ou les dividendes. La semaine dernière, les élus de droite et du centre ont retoqué la hausse des cotisations patronales, à hauteur de quatre milliards d'euros.
Dans un communiqué, le groupe LFI s'est félicité d'avoir "repoussé les 15 milliards d'euros de coupes sauvages et injustes" demandées par le gouvernement pour les remplacer par 20 milliards "en contributions, cotisations et impôts, uniquement sur les grandes fortunes, les hauts salaires, les créanciers privés et les multinationales délinquantes". Un texte cependant déploré par les élus de droite, qui ne vise pas les "grandes fortunes" mais "les classes moyennes qui travaillent", selon le député Thibault Bazin (LR). Marc Fresneau, président du MoDem s'est agacé : "quand vous avez RN et NFP qui votent ensemble, vous voyez bien que c'est la collusion du populisme. […] À la fin, le gouvernement va dire "voyez, tout ça n'est pas raisonnable, on va laisser ça au Sénat car eux ce sont des gens responsables et raisonnables"".
Cependant, ces votes ne sont pas définitifs : le parcours du PLFSS ne faisant que débuter son parcours parlementaire, l'usage probable de l'article 49.3 par le gouvernement lui permettant de conserver les amendements de son choix dans le texte final.