Budget 2025 : un accord trouvé avec les sénateurs LR pour retirer la seconde "journée de solidarité"

Budget 2025 : un accord trouvé avec les sénateurs LR pour retirer la seconde "journée de solidarité" En plus de la journée de solidarité actuelle, le gouvernement souhaitait mettre en place une seconde journée travaillée de 7 heures non rémunérée, une mesure controversée.

Ce mardi, le président du groupe Droite républicaine à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, a annoncé que son groupe et les sénateurs LR étaient parvenus à un accord pour retirer cette mesure, inscrite par le Sénat dans le budget de la Sécurité Sociale, pour faire travailler tous les actifs sans rémunération sept heures de plus par an. "La réflexion sur le temps de travail est légitime et le Sénat a bien fait de poser cette question, mais dans la période actuelle on ne peut pas demander d'efforts toujours aux mêmes, ceux qui travaillent et paient déjà beaucoup de charges et d'impôts", a-t-il déclaré à l'AFP. Il a expliqué que la droite soutiendrait l'abandon de la mesure ce mercredi en commission mixte paritaire, réunion entre députés et sénateurs qui doit aboutir à un compromis. 

Une mesure censée rapporter 2,5 milliards d'euros 

"Ce matin avec Mathieu Darnaud [président du groupe LR au Sénat] nous avons plaidé à Matignon, avec le soutien de Michel Barnier, pour demander qu'il y ait des économies supplémentaires sur le budget de l'État : plus d'économies sur le gaspillage de l'argent public, moins d'efforts demandés aux Français et moins d'impôts", a détaillé le député. Hervé Marseille, patron du groupe centriste allié LR au Sénat, n'est cependant pas de cet avis : "C'est pénible et fatigant de découvrir cela comme ça. On n'a pas vocation à s'aligner sur les décisions prises ailleurs", a-t-il déclaré à l'AFP. 

La chambre haute avait validé cette mesure du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, censée rapporter 2,5 milliards d'euros à l'État, qui s'ajouterait à la "journée de solidarité" déjà existante, orientée vers le grand âge et le handicap. Le gouvernement s'y est dit "défavorable", proposant de retravailler cette mesure avec les partenaires sociaux. Les employeurs auraient vu leur taux de contribution pour l'autonomie passer de 0,3% à 0,6% en contrepartie. 

Mais la mesure est fortement controversée, à gauche comme au sein du camp gouvernemental. "Dans le cadre du budget, aller demander sept heures [de travail supplémentaire] n'est pas compréhensible", a expliqué à Challenges une source au groupe Droite républicaine. Pour un député macroniste, "c'est une bonne idée mais qui est très mal marketée […] Il faut être honnête et le faire par accord d'entreprise avec de la rémunération supplémentaire".