Budget de la Sécu : la ministre du Travail souhaite taxer les retraités "qui peuvent se le permettre"
Afin de renflouer les caisses de la Sécurité sociale, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, s'intéresse aux portefeuilles des retraités. Interrogée sur l'idée de faire travailler les actifs 7 heures de plus par an sans rémunération pour financer la Sécu, elle a déclaré sur le plateau de TF1 que la contribution au financement de la protection sociale "peut porter aussi sur les personnes retraitées qui peuvent se le permettre. […] Je pense que ça ne doit pas concerner tous les retraités […], ça peut être 40% des retraités", a-t-elle précisé.
Mieux répartir la charge
"Il y a différentes taxes et cotisations qui pourraient être envisagées sur les retraités qui peuvent se le permettre […] en fonction du niveau de pension. […] C'est à discuter, ça peut être 2000 euros, peut être 2500 euros" a-t-elle détaillé, affirmant que "le financement de la protection sociale aujourd'hui incombe trop aux entreprises et aux travailleurs. […] Il y a un moment donné où il faut que cette charge soit mieux répartie sur l'ensemble de la population, surtout pour un risque qui est celui de la dépendance qui concerne très principalement les personnes âgées, celles qui vont rentrer en situation de dépendance et en perte d'autonomie". Cependant, celle-ci a affirmé être contre l'idée de la suppression d'un "jour périodique". "Il faut qu'on regarde avec les partenaires sociaux parce que ça peut être 10 minutes par semaines […] il y a différentes applications en fonction des branches". Selon elle, cette "contribution à l'effort national du financement pour la dépendance et la branche autonomie" devrait rapporter "deux milliards d'euros". "Si on rajoute effectivement une contribution des retraités qui peuvent se le permettre, on serait sur peut-être 500, 800 millions d'euros de plus en fonction justement du seuil qui est décidé". Suite à la censure du budget 2025, le déficit prévisionnel devrait se dégrader au-delà de 20 milliards d'euros, en raison des mesures qui ont été annulées au passage, comme le gel des pensions.
Convaincre les partenaires sociaux
Mais la mesure d'augmentation de sept heures par an de la durée travaillée émane du Sénat, le gouvernement Barnier l'ayant rejetée. Celui-ci estimait qu'il fallait d'abord saisir les partenaires sociaux avant de légiférer, tout en étant favorable sur le fond. Jusqu'à présent, le gouvernement Bayrou ne s'était pas prononcé sur cette mesure, estimant que cette décision relevait du Parlement. Astrid Panosyan-Bouvet prend ainsi position en faveur du dispositif tout ajoutant une mise à contribution des retraités, mesure visant à satisfaire les partenaires sociaux, réticents à de nouvelles mesures concernant les actifs. Cette mesure pourrait mener à une hausse ciblée de la CSG, dont les taux — 3,8%, 6,6%, 8,3% — varient selon les revenus des retraités. Cependant, celle-ci pourrait également compromettre la remise à plat de la réforme des retraites, où la mise à contribution des retraités devrait être interrogée.