Tensions commerciales : la Chine riposte aux nouvelles taxes de Donald Trump

Tensions commerciales : la Chine riposte aux nouvelles taxes de Donald Trump Le gouvernement chinois contre-attaque en appliquant des taxes supplémentaires sur plusieurs secteurs-clés de l'économie américaine. Un signal fort adressé à Washington alors que les relations bilatérales se tendent.

L'annonce de nouvelles taxes américaines sur les importations chinoises a déclenché une réponse immédiate de Pékin. En réaction à la décision de Donald Trump d'augmenter de 10% les droits de douane sur l'ensemble des produits chinois, la Chine a instauré des mesures de rétorsion ciblant l'agriculture américaine et le secteur de la défense.

Une riposte centrée sur l'agriculture et la défense

Dès ce 4 mars, la Chine a annoncé des droits de douane supplémentaires sur plusieurs produits agricoles en provenance des États-Unis. Pékin impose désormais une hausse de 15% sur le blé, le maïs, le coton et le poulet, et une augmentation de 10% sur le soja, le porc, le bœuf, les fruits de mer, les fruits et légumes ainsi que les produits laitiers.

Cette mesure vise directement les exportations agricoles américaines, un secteur historiquement touché par les tensions entre les deux pays. Déjà en 2018, lors de la première guerre commerciale sous la présidence Trump, la Chine avait adopté une stratégie similaire en ciblant des régions agricoles ayant largement voté pour le candidat républicain.

Par ailleurs, la Chine a annoncé des restrictions sur les échanges avec plusieurs entreprises américaines du secteur de la défense et de l'aéronautique. Dix d'entre elles se voient interdire tout commerce et investissement avec la Chine, tandis que quinze autres sont placées sous une liste de contrôle stricte des exportations. Ces nouvelles sanctions s'ajoutent aux taxes imposées début février sur le charbon, le gaz naturel liquéfié, le pétrole brut et les machines agricoles américaines.

Le ministère chinois des Finances a justifié ces mesures en affirmant que "Washington, en agissant unilatéralement, porte atteinte au système commercial multilatéral et fragilise les bases de la coopération économique et commerciale entre la Chine et les États-Unis", selon un communiqué officiel cité par Le Figaro.

Pékin durcit le ton face aux États-Unis

Ces mesures interviennent alors que Donald Trump a signé un décret portant à 20% les droits de douane supplémentaires sur l'ensemble des produits chinois entrant aux États-Unis, effectif dès le 4 mars. Pékin, qui se veut ferme face à cette nouvelle offensive, assure qu'il ne cédera pas à la pression américaine. "Nous n'accepterons jamais quelque acte de pression ou de menace", a déclaré Lou Qinjian, porte-parole de l'Assemblée nationale populaire chinoise, cité par Le Monde.

La Chine, bien que contrainte de réagir, reste consciente des risques économiques liés à cette escalade. Depuis plusieurs années, elle a cherché à réduire sa dépendance aux importations agricoles américaines en renforçant ses relations commerciales avec le Brésil. En janvier 2025, le géant étatique chinois de l'agroalimentaire Cofco a révélé que 75% de ses livraisons de soja proviennent désormais du Brésil, contre une part plus importante accordée aux États-Unis par le passé.

Si la Chine assure vouloir privilégier le dialogue, elle ne compte pas laisser Washington imposer ses règles sans réagir. La Chine est disposée à "répondre aux préoccupations de chacun par le dialogue et la consultation", a affirmé Lou Qinjian, tout en réitérant l'opposition ferme de Pékin aux mesures de l'administration Trump.

Dans ce contexte, la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire, qui a débuté ce 4 mars à Pékin, se tient dans un climat de tensions internationales accrues. Ce rendez-vous politique majeur, où près de 3 000 délégués sont réunis, vise à afficher une image de stabilité et de maîtrise des enjeux économiques et diplomatiques. Mais la pression exercée par Washington oblige la Chine à adopter une posture plus offensive face à la première puissance économique mondiale.