Budget 2026 : l'Etat cherche des solutions face à un déficit hors de contrôle
Le gouvernement alerte sur la gravité de la situation budgétaire en vue de 2026. L'exécutif souhaite réduire le déficit public à 4,6% du PIB, contre 5,4% attendus en 2025, dans un contexte de croissance ralentie et de dépenses militaires en hausse.
Objectif de déficit, croissance révisée et tensions budgétaires
L'effort budgétaire pour 2026 s'annonce difficile. L'État vise une réduction du déficit de 5,4% à 4,6% du PIB, selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Économie et rapportés par Les Échos. Cette cible, initialement inscrite dans la trajectoire transmise à Bruxelles en octobre 2024, pourrait néanmoins être ajustée dans les prochaines semaines. Le ministère travaille actuellement à une nouvelle version du document à adresser à la Commission européenne.
Cette réduction intervient alors que la prévision de croissance pour 2025 a été abaissée à 0,7%, contre 0,9% précédemment. La Banque de France et les économistes interrogés par l'Insee anticipent un contexte économique moins porteur, notamment en raison des répercussions de la guerre commerciale initiée par les États-Unis.
Interrogée sur ces perspectives, Sophie Primas a déclaré : "C'est un budget très difficile. Faire passer le déficit de l'État de 5,4 à 4,6% du PIB, plus faire face aujourd'hui aux nouveaux challenges qui sont des challenges de réarmement et d'investissement dans notre industrie de la défense, ce sont des difficultés qui s'additionnent", citée par Le Figaro.
Une conférence sur les finances publiques pour partager les efforts
Pour organiser cette réduction, le gouvernement prévoit une conférence sur les finances publiques à la mi-avril. L'événement doit associer les parlementaires, les partenaires sociaux et d'autres acteurs publics. Selon Sophie Primas, "le Premier ministre veut absolument aujourd'hui que ce budget 2026, qui va être un cauchemar tant les difficultés financières sont importantes, soit partagé", selon ses propos relayés par Public Sénat, cités dans Libération.
La porte-parole a souligné que "chacun sera mis à contribution", sans entrer dans le détail des mesures envisagées. Plusieurs pistes ont toutefois été évoquées par l'exécutif, notamment la possibilité de transférer certaines missions de l'État à d'autres opérateurs, ou de poursuivre la décentralisation de certaines compétences. Le projet de loi de simplification actuellement examiné à l'Assemblée pourrait également jouer un rôle.
Dans un entretien publié par Le Journal du Dimanche, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a reconnu qu'il existait "des aléas" sur les prévisions de croissance, sans confirmer de nouvelle trajectoire.
Une alerte budgétaire assumée
La formulation utilisée par la porte-parole du gouvernement a suscité des réactions, y compris au sein de l'exécutif. Un conseiller de Bercy a tenté de nuancer en déclarant : "C'est une tournure qui a un côté un peu illustré pour rendre le propos accessible. Mais, ce qu'il faut retenir, c'est que d'un cauchemar on peut se réveiller".
L'évolution du déficit public illustre les difficultés actuelles : 8,9% du PIB en 2020, 6,6% en 2021, 4,8% en 2022, puis 5,5% en 2023. Le gouvernement prévoit un déficit de 6% en 2024, puis 5,4% en 2025, avant de viser les 4,6% en 2026.
Les exigences en matière de réarmement, les perspectives de croissance ralenties et les marges de manœuvre limitées rendent la préparation du budget 2026 particulièrement complexe. Une nouvelle trajectoire pourrait être confirmée lors de la réunion du comité d'alerte sur les finances publiques, prévue le 10 avril.